Gabon : maintien de la grève des magistrats et durcissement de ton

Au terme de leur assemblée générale extraordinaire tenue ce lundi 3 mars 2025, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) a décidé de maintenir son mouvement de grève. Cette décision, plébiscitée par une majorité de magistrats syndiqués, marque un durcissement du ton face au ministère de la Justice, accusé de « communication mensongère » ayant exacerbé les tensions.
Réunis simultanément dans chaque chef-lieu de province, les magistrats ont examiné les actions menées par le bureau exécutif du Synamag depuis le début de la grève. Après délibérations, le maintien du mouvement a été largement approuvé. Notamment dans trois provinces, reflétant un profond mécontentement au sein de la profession. Cette décision constitue un revers pour le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout.
Trêve d’accalmie, les magistrats en rogne !
Si le membre du gouvernement appelait, la veille de cette assemblée générale extraordinaire, à l’apaisement et évoquait des « avancées » dans les négociations avec les partenaires sociaux, il semble que le coup a été manqué. Les grévistes, qui dénoncent une « communication mensongère de l’exécutif », ont plutôt réaffirmé ce lundi 3 mars 2025, leur détermination à poursuivre la mobilisation. Démontrant une fois de plus l’absence de coopération franche entre les partenaires sociaux et leur tutelle.
Notons que l’assemblée générale extraordinaire, convoquée conformément aux articles 9 et 11 des statuts du Synamag, s’est tenue sous la direction des représentants locaux du syndicat. L’ordre du jour incluait un mot de circonstance du président, un point sur les actions du bureau exécutif, une proposition de suspension ou de maintien de la grève, ainsi que des questions diverses. Ayant un caractère visiblement impératif, cette décision emporterait d’emblée des troubles dans le fonctionnement des juridictions.
Cette grève, qui perdure, souligne les tensions persistantes entre les magistrats et le gouvernement gabonais. Les revendications des magistrats, notamment en matière de conditions de travail et de rémunération, restent insatisfaites. Le maintien de la grève des magistrats témoigne dès lors de leur témérité dans la quête du gain de cause. Le gouvernement, quant à lui, devra redoubler d’efforts pour apaiser les esprits et relancer les négociations dans un climat de confiance. Nous y reviendrons !
GMT TV