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Gabon : l’Union européenne se dit soucieuse d’optimiser le potentiel de l’accord de pêche 

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Invitée de l’émission Le Canapé Rouge de Gabon Media Time, le 22 décembre 2025, Cécile Abadie, ambassadrice de l’Union européenne au Gabon, a livré une lecture détaillée et sans détour des relations entre Bruxelles et Libreville. Au cœur de cet entretien, l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche, unilatéralement dénoncé par le Gabon le 4 juin dernier. Un dossier sensible, à la croisée des enjeux de souveraineté, de retombées économiques et de gestion durable des ressources halieutiques, sur lequel la diplomate européenne a mis en lumière certains éléments de compréhension.

Revenant sur la décision gabonaise, Cécile Abadie a d’abord rappelé le principe de souveraineté des États « Le Gabon est un pays souverain qui a le droit de s’interroger sur le bien-fondé de tous ses accords de coopération », a-t-elle affirmé. Elle reconnaît que certaines préoccupations soulevées par les autorités gabonaises étaient connues et jugées légitimes, notamment celles liées à l’activité de la flotte européenne et aux effets économiques attendus « Ce sont des sujets dont les deux parties avaient déjà beaucoup parlé », a-t-elle précisé, ajoutant que l’aspect lié à la gestion durable des stocks fait l’objet d’une transparence totale car selon elle, les informations sont publiques.

Optimiser un partenariat perfectible

La diplomate a insisté sur le fait que le Gabon et l’Union européenne partagent les mêmes cadres scientifiques et régionaux d’évaluation des ressources halieutiques, soulignant que les quotas accordés à la flotte européenne reposent sur ces données communes. Pour Cécile Abadie, un accord de pêche ne peut être viable que s’il est« gagnant-gagnant » et construit dans la concertation. C’est dans cet esprit, dit-elle, qu’elle s’inscrit depuis son arrivée, multipliant les échanges avec les ministres gabonais de la Pêche et effectuant des visites conjointes sur le terrain « Je suis à l’écoute et je suis soucieuse d’optimiser le potentiel de cet accord », a-t-elle assuré.


Sur l’état d’avancement du dossier, Cécile Abadie a reconnu que le calendrier électoral gabonais avait ralenti les discussions techniques. Des échanges juridiques, financiers et politiques ont néanmoins eu lieu, y compris avec le président de la République. Sur le fond, elle a détaillé l’architecture de l’accord, articulée autour d’un volet commercial, appui budgétaire direct et paiement de licences par les armateurs européens, et d’un volet de coopération destiné à développer le secteur halieutique gabonais. Si elle affirme que « les obligations ont été respectées par chaque partie », Cécile Abadie admet que les résultats peuvent être améliorés« Le rythme d’exécution des projets n’a pas été optimal », reconnaît-elle, suggérant pour l’avenir des projets moins nombreux mais « plus structurants et plus transformateurs ». Une piste qu’elle présente comme un enseignement partagé, ouvrant la voie à une possible redéfinition du partenariat.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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