Gabon : l’UDB rafle la quasi-totalité des postes du bureau de l’Assemblée nationale
L’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), forte de plus de 70 % des sièges de l’Assemblée nationale, a confirmé sa domination politique lors de la session inaugurale du 17 novembre 2025 consacrée à l’élection du bureau de l’Institution. Comme attendu, le parti présidentiel s’est imposé sans difficulté, décrochant 12 des 15 postes à pourvoir, dont la présidence occupée par Michel Régis Onanga Mamadou Ndiaye. Ce résultat consacre la suprématie parlementaire de l’UDB, qui réalise une performance inédite dans l’histoire politique récente du Gabon, reléguant le Parti démocratique gabonais (PDG), longtemps hégémonique, à un rôle très minoritaire.
Cette recomposition du bureau, largement favorable au parti présidentiel, confirme le recul historique du PDG, qui ne conserve qu’un seul poste significatif : la deuxième vice-présidence, revenue à Jeannot Kalima. Les élus indépendants, qui avaient averti en amont d’un risque « d’accaparement intégral » du bureau par l’UDB, voient ainsi leurs craintes se matérialiser. Plusieurs partis politiques ont également fustigé le déroulement du scrutin « à huis clos », estimant qu’une telle procédure ne contribue ni à la transparence ni à la crédibilité du processus parlementaire.
Une domination écrasante dans un scrutin sous tension
La composition finale du bureau reflète en effet un quasi-monopole de l’UDB, qui place ses candidats à tous les niveaux : vice-présidences (hors la deuxième échoir au PDG), postes de questeurs et secrétariats. Eloi Nzondo (1er vice-président), Marie Paulette Parfaite Amouyeme Ollame (3e vice-présidente), Roland Matsiendi (4e), Adèle Sylène Bindang Ondzigui (5e) et Huguette Tsono (6e) illustrent la mainmise du parti, avec des scores oscillant entre 97 % et 100 %. Même configuration chez les questeurs, où Mesmin Boris Ngabikoumou Wada et Nadine Murielle Ogoula, tous deux UDB, ont été élus avec des pourcentages dépassant les 95 %.
Les secrétariats confirment cette tendance, malgré deux exceptions provenant de la Force Patriotique. L’UDB y consolide néanmoins sa présence majoritaire avec Alban Stéphane Ossinga Onanga, Christiane Nzengui et Alexandre Gilbert Awassi, tous élus à plus de 97 %. Si ce résultat conforte l’alignement de l’Assemblée sur la majorité présidentielle, il soulève des interrogations sur la représentativité interne de l’Institution. Entre critiques sur le huis clos et inquiétudes exprimées par les indépendants, cette élection marque un tournant politique majeur, révélateur d’un Parlement plus que jamais dominé par l’UDB.









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