Gabon : l’UDB fera-t-il la place aux indépendants dans le bureau de l’Assemblée nationale ?
Les députés nouvellement élus s’apprêtent à inaugurer la quatorzième législature avec la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale, prévue pour le 17 novembre 2025. Cette étape cruciale intervient après la cérémonie du 13 novembre, marquant la fin officielle du mandat des députés de la Transition, installés après le coup d’État du 30 août 2023. Parmi les nouveaux élus, huit députés indépendants, bien que minoritaires, entendent faire entendre leur voix. Conformément au règlement intérieur, ils envisagent de former leur propre groupe parlementaire afin de peser dans la répartition des postes au sein du bureau.
La composition du bureau, organe clé de l’Assemblée, sera révélatrice des équilibres politiques à venir. Les députés devront élire 15 membres dont un président, six vice-présidents, deux questeurs et six secrétaires. Forte de 101 sièges, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) devrait sans surprise dicter la configuration du bureau. Cette domination suscite toutefois des craintes au sein des indépendants, qui appellent à une représentation plus inclusive. « Nous espérons que l’UDB fera preuve d’ouverture en permettant aux indépendants de siéger au sein du bureau », confie l’un d’eux, estimant qu’un partage équilibré des postes renforcerait la crédibilité du nouvel hémicycle.
Des indépendants décidés à exister politiquement
En se constituant en groupe parlementaire, les élus indépendants veulent gagner en poids politique et participer activement à la direction des travaux parlementaires. Leur ambition dépasse le simple symbole, ils veulent être associés aux décisions, aux commissions et à la gestion du fonctionnement interne de l’institution. Selon un autre député indépendant, « le pluralisme doit s’exprimer à tous les niveaux de l’Assemblée, sans hégémonie ». Pour ce parlementaire, la diversité politique est une condition essentielle pour susciter le débat démocratique à toutes les échelles.
Troisième force politique du pays derrière le Parti démocratique gabonais (PDG) et l’UDB, les indépendants savent qu’ils jouent sur un terrain étroit mais stratégique. Leur capacité à s’unir et négocier collectivement pourrait déterminer leur influence réelle dans cette législature. À l’heure où le Gabon cherche à consolider ses institutions démocratiques après la Transition, la composition du bureau de l’Assemblée nationale sera un test d’ouverture et de maturité démocratique pour la nouvelle majorité.








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