Gabon : l’ordonnance de protection, une solution pour les victimes de violences faites aux femmes !

Pour alerter sur la recrudescence des violences au sein des couples, l’Association Justice et Droit pour Tous a organisé, mardi 25 novembre 2025, une séance de sensibilisation réunissant des leaders associatifs et des officiers de police judiciaire spécialisés, rapporte l’AGP. Une initiative qui s’inscrivait dans le prolongement de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, célébrée le lundi 24 novembre.

Dans son discours circonstanciel, la présidente de l’association, Me Sylvie Rekanga, avocate au barreau du Gabon, a rappelé l’urgence d’agir face aux conséquences dramatiques de ces violences dans les foyers. « Nous avons choisi le 25 novembre pour attirer l’attention sur ce phénomène qui touche trop de familles. Notre objectif est d’accompagner efficacement les femmes victimes, en partenariat avec plusieurs acteurs des droits humains », a-t-elle souligné. 

Un dispositif légal encore méconnu

Un moment édifiant pour les participants qui ont été mis au fait des outils disponibles pour renforcer la protection des victimes. Ainsi,  les intervenants ont mis en avant l’ordonnance de protection, prévue par l’article 19 de la loi 06/2021. Ce texte qui autorise le juge civil ou pénal à délivrer en urgence une mesure d’éloignement lorsque la victime ou ses enfants se trouve en danger, même en l’absence de cohabitation avec l’auteur des violences.

Selon les données de la police nationale, seulement 20 % des victimes sont actuellement prises en charge précise l’AGP. Notons que l’ordonnance de protection permet toutefois à toute personne victime de violences basées sur le genre d’être rapidement mise à l’abri, sur demande directe ou via un mandataire. Me Jean-Jacques Diboundje Minko rappelle que cette mesure peut éloigner l’auteur du foyer pour une durée maximale de six mois, renouvelable si une procédure de divorce ou de séparation est engagée.