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Gabon : l’inhumation des indigents sans traitement approprié

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C’est ce que révélé un opérateur funéraire dans un reportage diffusé sur Gabon 1ère le 18 juin 2025. Face à la problématique de l’abandon des corps, souvent évoquée par les maisons de pompes funèbres, ces dernières sont parfois contraintes de libérer de l’espace dans les chambres froides. En conséquence, les corps des indigents ne bénéficient d’aucun soin de conservation, un traitement justifié par le fait qu’aucune réclamation n’a été faite.

L’abandon des corps dans les pompes funèbres, qui peut durer plusieurs années, représente un véritable fardeau pour les opérateurs funéraires. L’occupation prolongée des chambres de conservation les oblige souvent à procéder à l’inhumation de ces défunts en tant qu’indigents. Cette procédure est légale, à condition qu’après un délai variant entre 6 mois et un an, personne ne se soit manifesté pour effectuer les formalités de retrait du corps.

La mort, un véritable luxe pour les indigents

Dans ce contexte, un opérateur funéraire, interrogé par notre confrère Gabon 1ère, a expliqué que, bien que les corps soient stockés dans des chambres froides, aucun soin particulier n’est appliqué lors de l’exhumation. « Les corps qui arrivent et que nous enterrons à titre d’indigents, il n’y a pas de traitement particulier. Parce que pour traiter un corps, il faut la présence de la famille », a précisé Michel Edorh, opérateur funéraire, soulignant que sans un membre de la famille pour identifier le défunt, il est formellement interdit de procéder à des soins mortuaires.

L’unique option qui reste dans ce cas est l’inhumation dans des fosses communes, avec l’accord préalable du procureur de la République. Cette situation soulève à nouveau la question du coût de la mort dans notre pays. Mais il est également légitime de se demander si enterrer des corps sans traitement préalable comporte des risques.

En effet, la décomposition des corps peut entraîner la prolifération de bactéries susceptibles de contaminer les sols. De plus, les mauvaises odeurs peuvent nuire à la qualité de l’air environnant. Le fait de procéder à la mise en bière permettrait de limiter de tels risques. Ainsi, les autorités compétentes et les maisons de pompes funèbres devraient prendre davantage en compte cet aspect sanitaire.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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