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Gabon: l’exécutif veut constituer une «réserve stratégique d’or» pour peser sur les marchés

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La situation financière actuelle laissant peu de marge de manœuvre au regard notamment du niveau d’endettement, pousse l’exécutif gabonais à chercher de nouvelles options. Cela tombe bien puisque l’or constitue un des métaux précieux dont dispose le pays. Ainsi, comme le révèle le communiqué final du conseil des ministres de ce vendredi 19 février 2021, lexecuit entend constituer « une réserve stratégique d’or dans l’objectif d’assurer les avoirs extérieurs du Gabon ».

Les nombreux risques qui pèsent sur l’économie gabonaise confirmés récemment par l’agence de notation Fitch Ratings après ceux de Moody’s et Goldman Sachs, contraignent les autorités à se chercher de nouvelles bouées de sauvetage pour « assurer les avoirs extérieurs du Gabon ». Dernière trouvaille en date, la constitution prochaine d’une « réserve stratégique d’or » comme le suggère le communiqué final du dernier conseil des ministres de ce vendredi.

En effet, présenté par la ministre en charge de l’Économie et de la Relance Nicole Janine Roboty, ce projet de texte qui ne devrait pas manquer d’interpeller les observateurs de la sphère économique gabonaise, vient confirmer les allégations de « mauvaise gouvernance et de dérapages budgétaires » longtemps soulignés par les organismes internationaux. Il faut dire qu’en mettant « en gage » une hypothétique réserve d’or gabonaise, l’exécutif révèle au grand jour son « manque de liquidités ».

Confirmant par la même occasion sa volonté de contracter de nouveaux emprunts colosssux sur les marchés internationaux en 2021, à l’heure où le pays voit sa dette (plus de 6000 milliard de FCFA) et les charges qui en résultent croître de manière « exponentielle » à l’image de la précarité née des actuelles mesures restrictives du gouvernement, cette nouvelle « stratégie » ponctue surtout une décennie d’errances.

Avec un Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 en perspective, et dont le coût de financement des « projets prioritaires » se situe autour de 1600 milliards de FCFA, l’exécutif gabonais persévère donc dans une dynamique peu constructive. À l’heure où les Gabonais espèrent des mesures « fortes et rigoureuses » pour sortir le pays de cet engrenage malicieux, cette nouvelle décision devrait accentuer un peu plus, « le risque de défaut de paiement ».

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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