Gabon : l’ex-ministre Ogowé Siffon écroué a «Sans Famille»
L’ancien ministre du Tourisme, Pascal Ogowé Siffon, a été placé en détention préventive ce mercredi 25 décembre 2025 à la prison centrale de Libreville. Interpellé quelques jours plus tôt par les services de la contre-ingérence militaire, il est poursuivi dans une affaire présumée de détournement de fonds publics portant sur plus de 10 milliards de francs CFA destinés à la relance du secteur touristique.
Du fauteuil ministériel à la détention en moins de dix jours. La chute aura été aussi rapide que spectaculaire. Démissionnaire du gouvernement le 16 décembre dernier, Pascal Ogowé Siffon avait été interpellé le même jour par la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), plus connue sous le nom de « B2 ». Après plusieurs jours d’auditions, l’ancien ministre a été déféré devant le procureur de la République le 24 décembre, avant d’être présenté à un juge d’instruction.
Plus de 10 milliards au cœur des soupçons
À l’issue de près de vingt-quatre heures de procédure judiciaire, il a été placé sous mandat de dépôt et écroué à la prison centrale de Libreville, communément appelée « Sans-Famille », passant ainsi les fêtes de Noël en détention.
Selon des informations relayées par des sources proches du dossier, l’instruction porte sur une fuite massive de capitaux, estimée à plus de 10 milliards de francs CFA. Ces fonds, initialement alloués à la relance du tourisme, auraient transité par plusieurs comptes bancaires logés notamment à la BGFIBank et à la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Les enquêteurs s’intéressent à des mouvements financiers jugés suspects, incluant des retraits importants qui auraient bénéficié à l’entourage immédiat de l’ex-ministre, sans qu’aucune réalisation tangible ne soit constatée sur le terrain.
Chantiers annoncés, projets absents
Parmi les éléments examinés figure le projet emblématique de six éco-lodges, présenté comme le pilier du renouveau du tourisme vert. Or, selon les constatations relayées dans le cadre de l’enquête, aucun chantier effectif n’aurait été engagé, malgré les annonces officielles et les financements mobilisés.
D’autres zones d’ombre concernent une enveloppe de 2,6 milliards de FCFA liée à l’acquisition annoncée de l’hôtel de Moanda, ainsi que des soupçons persistants de confusion entre ressources publiques et intérêts privés.
L’instruction se poursuit. Les autorités judiciaires sont attendues sur les suites de ce dossier, désormais présenté comme l’un des plus sensibles de cette fin d’année 2025.








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