Gabon: levée de boucliers des médecins fonctionnaires
Dans un courrier qui s’est propagé comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux ce jeudi 5 mai 2022, le Syndicat des médecins fonctionnaires gabonais (SYMEFOGA) et le Syndicat national de la santé (SYNAS) ont écrit au Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda pour lui signifier l’arrêt des prestations de la CNAMGS dans les structures de santé publique. Les agents de santé se disent prêts à se lancer dans un bras de fer jusqu’à nouvel ordre s’il n’y a aucune amélioration significative dans leurs conditions de travail.
Les conditions de travail des personnels soignants dans les établissements sanitaires publics continuent de faire couler encre et salive. Un point devenu particulièrement épineux en 2022, alors que la santé est présentée comme un secteur prioritaire par l’exécutif dans le Plan d’accélération de la transformation (PAT). Une situation que la coalition des syndicats de la santé déplore et juge utopique. « Qu’il nous soit permis de constater et surtout de déplorer le manque d’intérêt affiché par les plus hautes autorités pour notre secteur qui de façon utopique est présenté comme un secteur prioritaire », a fustigé la coalition dans son courrier adressé à la cheffe du gouvernement.
[acl_also_read title=”LIRE AUSSI” text=”Journée mondiale de la Santé: un secteur toujours à l’agonie au Gabon” link=”https://gabonmediatime.com/journee-mondiale-de-la-sante-un-secteur-toujours-a-lagonie-au-gabon/”]Les conditions de travail des agents de santé interrogent et la performance des établissements sanitaires est en jeu. À l’origine de ces insuffisances, on note de nombreux écueils. « Les services dans les différentes structures de santé fonctionnent à minima quand ils ne sont pas fermés du fait des équipements incomplets ou vétustes, de la rupture en réactifs, consommables et médicaments jusqu’aux antirétroviraux », a-t-on pu lire dans ce courrier signé du Dr. Christiane Mengue m’Asseko ep. Olimbo Daouda, présidente du SYMEFOGA et Franck Josaphat Biyogho Bi Mba, président du SYNAS.
[acl_also_read title=”LIRE AUSSI” text=”Marie Thérèse Vane: «les ristournes de la CNAMGS constituent la principale source de revenus du CHUL»” link=”https://gabonmediatime.com/marie-therese-vane-les-ristournes-de-la-cnamgs-constituent-la-principale-source-de-revenus-du-chul/”]Mais ce n’est pas tout. Pour les blouses blanches du secteur public, le retard dans le paiement des dettes de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) constituerait un goulot d’étranglement pour les hôpitaux publics. « Ces dysfonctionnements sont dus essentiellement à l’incapacité de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) de liquider sa dette vis-à-vis des hôpitaux publics », a fait savoir la coalition des syndicats de santé.
Les agents de santé du service public sont prêts à se lancer dans un bras de fer. « Le mutisme observé par nos autorités nous interpelle à plus d’un titre et nous conduit inéluctablement vers une crise sans précédent dans notre secteur », a averti la coalition. De la parole aux actes, cette dernière a dès lors décidé « de la suspension de l’utilisation des feuilles de soins et bons d’examens CNAMGS dans les structures publiques à compter du 5 mai 2022, et ce jusqu’à nouvel ordre ».