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Gabon : l’Etat va-t-il appliquer un taux de dépréciation pour les véhicules de dix ans ?

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Annoncée par le Général Oligui Nguéma quelques semaines après sa prise de pouvoir, et accueillie avec allégresse par les populations, la mesure visant à augmenter de 5 à 8 ans puis de 8 à 10 ans, l’âge des véhicules importés en République gabonaise, n’a jusque-là pas été suivie d’actions accompagnatrices notamment sur le plan fiscal. Il faut dire que contrairement à d’autres pays africains, le Gabon affiche des tarifs douaniers extrêmement élevés d’où le coût prohibitif affiché par les concessionnaires. Dans ce contexte, l’Etat va-t-il revoir sa copie?

Annoncée le mardi 5 décembre 2023, la modification du décret 00551/PR/MTN du 16 décembre 2016 fixant les modalités d’importation de véhicules au Gabon, a suscité une vague d’engouement telle que d’ici quelques mois la capitale gabonaise pourrait comme il y a 15 ans, voir pulluler des parcs automobiles d’occasion à travers la ville. Et pour cause, après une dizaine d’années de restrictions, les véhicules dont l’âge est inférieur ou égal à dix ans, pourront de nouveau entrer dans le pays. 

Censée « redynamiser le secteur de la vente automobile d’occasion et l’environnement économique et commercial qui lui est rattaché par le relèvement de l’âge des véhicules automobiles d’occasions en importation », cette mesure voulue par le Général Oligui Nguema, était très attendue puisqu’elle permettra d’abaisser des tarifs automobiles devenus prohibitifs. Cependant, bien que salvatrice d’un certain point de vue, cette mesure n’a pas été suivie d’accompagnement notamment sur le plan de l’attractivité fiscale. Car au final, c’est ce qui permettra de réellement redynamiser le secteur automobile. 

A quand un taux de dépréciation sur les valeurs des véhicules de dix ans au plus?

En effet, l’administration fiscale en charge de cet aspect pourrait, par exemple, favoriser un allègement fiscal sur les véhicules de plus de dix ans d’âge au plus. Un taux de dépréciation qui permettrait à la fois d’évacuer les véhicules en souffrance sous douane, décongestionner les parcs automobiles pour inciter aux nouvelles commandes, et surtout permettre aux jeunes qui sont au cœur de la Transition, d’acquérir leurs premiers véhicules à des prix intéressants. Un abattement de 15 à 20% par exemple, qui permettrait également de renouveler le parc automobile national. 

Envoyant à la casse tous ces véhicules d’une autre époque qui s’amoncellent dans la ville, sont abandonnés aux abords des voiries urbaines dans plusieurs quartiers de la ville, polluent l’atmosphère, produisent 31 fois plus d’hydrocarbures et 58 fois plus d’azote que les modèles de 6 ans et moins, une telle mesure permettrait donc de résoudre plusieurs problématiques en une seule fois. Reste à savoir si les autorités actuelles prendront la mesure de son importance.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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