Gabon : l’État confie la régulation des jeux de hasard à e-Tech SAS

Face à « l’opacité » et au « désordre » qui régnent dans le secteur des jeux de hasard, le gouvernement a décidé de reprendre la main. Réuni en Conseil des ministres sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, l’Exécutif a validé la mise en place d’un intégrateur-agrégateur national, confié à e-Tech SAS, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec un opérateur canadien. Objectif : réguler un marché jusqu’ici hors de contrôle.
Un secteur hors radar de l’État. Le constat dressé par le Conseil des ministres est sans appel : absence de visibilité sur les activités, prolifération d’opérateurs illégaux, non-respect de la réglementation, implantation sauvage d’intégrateurs privés, opacité des flux financiers, utilisation de moyens de paiement illégaux en zone CEMAC et conflits d’intérêts entre opérateurs et prestataires.
Selon une source officielle, « il est urgent de ramener ce secteur stratégique dans le champ de la légalité et de la transparence ». Jusqu’ici, les gains générés par les paris sportifs et autres jeux de hasard échappaient largement à tout contrôle, privant l’État de recettes fiscales substantielles.
Une plateforme nationale pour réguler et fiscaliser
La nouvelle plateforme, développée par e-Tech SAS avec un partenaire canadien, devra assurer la régulation complète du secteur, la traçabilité des flux financiers et la garantie des gains des parieurs. Elle permettra également d’optimiser la fiscalité, de créer des emplois locaux, de suivre les risques d’addiction et de protéger les acteurs économiques du secteur.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de digitalisation des trois catégories de jeux de hasard au Gabon, sans pour autant freiner l’activité des entreprises déjà en place.
Des perspectives financières considérables
L’exemple d’autres pays africains témoigne du potentiel économique du secteur. En Côte d’Ivoire, les paris sportifs en ligne rapporteraient des centaines de millions de francs CFA par an en recettes fiscales. Au Sénégal et au Maroc, les chiffres dépasseraient le millier de milliards, finançant infrastructures sportives et championnats nationaux.
Pour de nombreux observateurs, la régulation effective au Gabon pourrait non seulement assainir le secteur, mais aussi générer des revenus conséquents pour financer des politiques publiques, à condition que la transparence soit totale et que les fonds soient réellement affectés au développement.
GMT TV