Gabon : les ventes de sucre en recul de 31,5% en 2024
Après le rachat des actifs de la Sucaf en avril par un nouvel investisseur, la société a été rebaptisée Les Sucreries du Gabon. Cette transition s’est accompagnée d’un vaste plan de modernisation des équipements et d’une campagne test destinée à relancer la production locale. Une unité de conditionnement a également été installée à Libreville, dans un entrepôt au port d’Owendo, pour renforcer la distribution sur le marché national, notamment auprès des industriels, premiers consommateurs du sucre gabonais.
Malgré ces efforts de relance, les performances 2024 ont été fortement affectées par le retard du démarrage de la campagne agricole et les ajustements nécessaires à la reprise de l’activité. Sur le plan industriel, 14 640 tonnes de sucre ont été transformées, soit une baisse de 21,2 % par rapport à 2023. Pour répondre à la demande intérieure, estimée à près de 40 000 tonnes, l’entreprise a eu recours à 22 074 tonnes d’importations, en hausse spectaculaire de 212,8 %. Cette dépendance accrue à l’importation traduit la volonté du repreneur de stabiliser l’approvisionnement du marché, le temps de rendre les capacités locales plus compétitives.
Un marché fragilisé mais une industrie en reconstruction
Sur le plan commercial, les ventes de sucre ont reculé de 31,5 %, atteignant 20 250 tonnes, un niveau historiquement bas. Pourtant, le chiffre d’affaires est resté stable, à 22,42 milliards de FCFA, grâce à la hausse des prix sur le marché local. Cette situation illustre un paradoxe : une demande soutenue, mais une offre locale encore trop faible pour y répondre pleinement. Les autorités économiques estiment que la stabilisation du secteur passera par une meilleure maîtrise des cycles de production et par la montée en puissance de l’outil industriel rénové.
Les investissements, eux, affichent une progression notable de 65,5 %, pour atteindre 5,3 milliards de FCFA. Ces dépenses ont permis l’achat de nouveaux équipements et la préparation de la prochaine campagne, prévue pour 2025. Parallèlement, la masse salariale a diminué de 11 %, à 5,3 milliards de FCFA, malgré une hausse des effectifs de 31,1 %, conséquence d’une réorganisation interne menée par le nouvel actionnaire. Ce dernier assure vouloir transformer les Sucreries du Gabon en une entreprise performante et durable, capable de réduire la dépendance du pays aux importations sucrières tout en soutenant la souveraineté alimentaire nationale.










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