Gabon: les tests Covid-19 payés 20 000 FCFA sans quittance du Trésor
Le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil coronavirus) serait-il à l’origine d’irrégularités dans la gestion des fonds issus des paiements de tests Covid-19? C’est la question qui taraude les esprits, surtout depuis la sonnette d’alarme tirée par le commissaire national en charge du Budget de l’Union nationale (UN) Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, qui dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda a dénoncé la non–délivrance d’une quittance du Trésor lors du paiement du test en violation flagrante des dispositions en matière de comptabilité publique.
Le paiement pour obtenir un test Covid-19 semble avoir été transformé à un véritable business lucratif et donne lieu désormais à une gestion peu orthodoxe des fonds issus de ces opérations. Pour preuve, alors que lesdits tests sont fixés à 5 000 FCFA et 20 000 pour le service VIP, les équipes du Copil affectées au sein du Laboratoire Pr. Daniel Gahouma auraient institué un prix unique de 20 000 FCFA le samedi.
Une situation pour le moins incompréhensible corroborée par le cadre de l’Union nationale qui tout en indiquant que « les tests se font au taux unique de 20.000 Fcfa pour tout le monde », révèle que si la fixation de ce prix peut laisser penser qu’il s’agit du service VIP, sauf que la réalité est tout autre. Pis, « le paiement ne fait pas l’objet de la délivrance d’une quittance du Trésor, comme c’est le cas en semaine, ou d’un justificatif quel qu’il soit », a révélé Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.
Une pratique en violation flagrante des dispositions en matière de comptabilité publique qui donne prééminence au trésor en l’occurrence aux comptables publics dans la manipulation des deniers publics. Alors que le gouvernement gagnerait à faire montre de plus de transparence et de volonté de reddition des comptes, la gestion des fonds au sein de cet établissement sanitaire laisse entrevoir des irrégularités peu commodes.
Si dans les faits le commissaire national en charge du Budget de l’UN assure que la caisse est tenue par « la patronne des lieux en personne, un Médecin, Colonel de l’armée », l’absence de justificatif peut être constitutif d’une faute grave. En effet, étant « un comptable de fait » « elle est justiciable du juge des comptes, sans préjudice des sanctions prévues par le Code Pénal », conformément à l’article 15 du décret n°0094/PR/MBCP du 8 février 2016 portant Règlement général sur la Comptabilité publique.