Gabon : les professionnels de la santé pour la création de la Haute autorité sanitaire et sociale
En dépit des milliards injectés dans le secteur de la santé au Gabon, les populations à ce jour ont toujours une mauvaise perception de l’hôpital public. Entre désorganisation, négligence, déserts médicaux, personnel soignant inégalement réparti, vétusté des bâtiments, le bilan est alarmant. Une situation pour laquelle plusieurs professionnels du corps médical militent la création la Haute autorité sanitaire et sociale ( HASS) , un organe régulateur de la santé.
Les dysfonctionnements en milieu hospitalier sont devenus des habitudes dans notre pays. Soucieux d’apporter de réelles solutions afin de redynamiser ce secteur vital, le Dr. Pieby Oyoubi Pierre, et d’autres médecins tablent pour la mise en place de la HASS, une institution qui permettra l’évaluation et l’amélioration des pratiques médicales et paramédicales, sur tout le territoire. Ainsi sa création permettra d’évaluer la qualité et l’efficacité de La Politique Nationale de Santé 2024-2034 laquelle vise à renforcer le système de santé et doter le pays, à l’horizon 2034, d’un système de santé dont la gouvernance est consolidée.
Qu’est ce que la Haute autorité sanitaire et sociale ?
Selon le Dr. Pieby Oyoubi Pierre, La Haute autorité sanitaire et sociale (HASS) est un organisme public indépendant à caractère scientifique. Doté d’une personnalité morale, cet organe dispose d’une réelle autonomie fonctionnelle et financière. Ainsi la HASS possède trois missions importantes qui sont l’évaluation, la recommandation et la Certification. Ainsi tout comme la Haute autorité de la communication (HAC) , elle dispose d’un bon nombre d’experts qui veilleront au suivi et l’élaboration des missions.
Si certains membres du corps médical approuvent la création de cette institution sanitaire sociale qui certainement viendra encadrer bon nombre de pratiques décriées dans les hôpitaux à Libreville et l’intérieur du pays. Toutefois, la question de son fonctionnement nécessite forcément la mise à disposition d’un budget. Sachant que le budget du ministère de la Santé pour l’exercice 2024 est de 131 milliards, la mise en œuvre du Plan national de développement sanitaire (2024-2028) porté par la politique nationale de santé ( 2024-2034) est estimé à plus de 84 milliards de FCFA.
En cette période de transition, le Gabon a-t-il réellement besoin d’un tel organe ? Rappelons qu’à ce jour, malgré les avancées significatives en matière d’infrastructures sanitaires, les réels problèmes de fond qui minent le secteur de la santé plombent toujours son fonctionnement.