Gabon: les prisonniers sommés de payer 330 000 FCFA pour avoir accès à l’eau
C’est par le biais d’un communiqué de presse que l’ONG de défense de droits SOS Prisonniers Gabon a fustigé une énième violation des droits des détenus. En effet, Lionel Engonga Ella a révélé qu’en raison de la pénurie d’eau à la prison centrale de Libreville, l’administration pénitentiaire aurait sommé les prisonniers de se cotiser pour faire venir les citernes d’eau et ce, à hauteur de 15. 000 FCFA et 40.000 FCFA selon les quartiers.
La prison centrale de Libreville, par ailleurs, plus grande maison d’arrêt du pays, est à nouveau sous les feux des projecteurs. En effet, les prisonniers seraient depuis quelques semaines privés d’eau potable à cause des problèmes d’adduction. « Mais, depuis que la pénurie d’eau s’est aggravée, l’administration pénitentiaire somme les détenus de faire des cotisations, afin de faire venir les citernes d’eau », a révélé l’ONG SOS Prisonniers Gabon.
Détaillant les exigences qui auraient été faites par l’administration carcérale, Lionel Engonga Ella précise que « les cotisations varient en fonction des quartiers. Les petits quartiers à 15.000 FCFA et les grands quartiers à 40.000 FCFA ». Notons que la maison d’arrêt de Libreville compte 17 quartiers en droit commun dont 14 petits et 3 grands quartiers. Ce qui représente le montant global de 330.000 FCFA. Plus grave, l’administration carcérale ferait peser une Épée de Damoclès sur la tête des détenus dans l’incapacité de trouver les ressources financières exigées
« Les prisonniers qui n’arrivent pas à se cotiser sont menacés d’être envoyés en cellule d’isolement », est-il indiqué dans le communiqué de ladite ONG. Une situation déplorable et alarmante qui ne cadre pas avec les recommandations du Comité International de la Croix Rouge (CICR) qui énoncent que les besoins physiologiques minimaux d’un individu sont estimés à 3-5 litres d’eau potable par jour. Le ministre Erlyne Antonella Ndembet Damas est attendu à la table des sanctions exemplaires à ces agents publics qui déshumanisent l’univers carcéral.