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Gabon : les perspectives de croissance compromises par les incertitudes internationales 

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L’économie gabonaise demeure largement dépendante de trois piliers : le pétrole, le manganèse et le bois, qui ont représenté près de 97 % des exportations en 2024. Si cette spécialisation a permis de générer d’importantes recettes, elle expose aussi le pays aux aléas du marché mondial. Les tensions géopolitiques, la multiplication des différends commerciaux et un contexte international instable pourraient, d’ici 2027, freiner la dynamique économique et réduire les marges budgétaires du Gabon.

Les données de la Banque mondiale montrent que le pays a conservé un excédent commercial conséquent, estimé à 36,2 % du PIB l’an dernier. Cette performance a été soutenue par une production pétrolière en hausse et par le maintien de prix élevés pour plusieurs matières premières. Toutefois, la progression des importations, alimentée par des dépenses publiques accrues et des mesures sociales, traduit une demande intérieure en forte expansion, mais aussi une vulnérabilité accrue face aux chocs extérieurs.

Une dépendance coûteuse dans un environnement volatil

Cette embellie commerciale contraste avec la situation budgétaire, fragilisée par la baisse des recettes pétrolières et une politique de dépenses ambitieuse. Le ralentissement attendu des grandes économies pourrait réduire la demande mondiale pour les exportations gabonaises, tandis que l’augmentation de l’offre pétrolière internationale, notamment en provenance des États-Unis, risquerait de faire reculer les prix et d’amputer de manière conséquente les revenus de l’État.

Par ailleurs, la poussée inflationniste mondiale menace le pouvoir d’achat et la consommation intérieure. Le durcissement des conditions d’accès au financement à l’échelle internationale complique également les investissements. Déjà limitée par la forte exposition des banques locales à la dette souveraine et par les nouvelles contraintes réglementaires imposées par la COBAC, la capacité d’endettement du pays pourrait se contracter davantage. Sans solutions rapides pour diversifier son économie et sécuriser ses financements, le Gabon pourrait être contraint de réduire ses investissements publics, compromettant ainsi ses objectifs de croissance et de transformation économique voulus par le gouvernement.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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