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Gabon: les médias libres ostracisés par le Palais présidentiel selon RSF

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Publié chaque 3 mai, le rapport Reporters sans frontières (RSF) a relevé les aspérités qui empêchent le Gabon d’asseoir la « culture d’une presse libre et indépendante ». Selon l’organisation non gouvernementale (ONG) internationale, les médias proches du palais seraient priorisés à tous les niveaux au détriment des médias libres condamnés à l’autocensure.

Classé à la 94ème place au classement Reporters sans frontières (RSF) pour le compte de l’année 2023, le Gabon est l’un des bons élèves sur les 180 pays listés. Seulement, l’ONG internationale a tenu à mettre en lumière l’ensemble des écueils qui entravent le bon exercice de la pratique du métier de journalistes. Il s’agit tout d’abord de la l’épée de damoclès que constitue la Haute autorité de la communication (HAC).

Les doutes de RSF sur l’action de la HAC

Selon RSF, « l’organe de régulation des médias manque cruellement d’indépendance ». D’ailleurs, « sur 9 membres, 7 sont nommés par le pouvoir ». Un état de fait qu’il découlerait du fonctionnement irrégulier de cet organe. Il serait « utilisé de manière abusive et laisse à son président la possibilité de sanctionner un média sans réunir les 9 membres de l’organe ».

Si le nouveau Code de la communication de 2016 a consacré la dépénalisation du délit de presse, plusieurs journalistes seraient toujours inquiétés pour leurs écrits. À ce propos, Reporters sans frontières souligne le fait que « des journalistes sont encore convoqués au commissariat sur la base du code pénal ». Un rétropédalage subtile qui ne concourt pas à valoriser l’exécutif.

La presse en ligne « noyautée» par les médias du palais

Le gain de places au classement de RSF aurait dû ôter toute équivoque sur la liberté de la presse. Pourtant il n’en est rien. Puisque l’ONG internationale fustige « l’influence du régime s’exerce à tous les niveaux et contribue à l’autocensure ». Il est quasiment admis que les médias jugés « trop critiques » soient « écartés des manifestations officielles ». Sapristi!


Autre grief fait, l’exclusion des opportunités publicitaires. Toute ostracisation qui conduit indubitablement à la prédominance des « médias d’État ». Il ressort de l’analyse de RSF que « la presse en ligne est noyautée par des médias créés par des proches du palais présidentiel qui sont utilisés contre ceux qui ne s’alignent pas sur le régime ». l’État est invité à inverser la courbe pour le bon exercice de ce noble métier.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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