Gabon: les malades mentaux abandonnés par Guy Patrick Obiang Ndong?
C’est un euphémisme de dire que le ministre de la Santé semble faire l’impasse sur la condition des personnes atteintes de démence et de troubles psychiatriques trivialement appelées « fous ». Et pour cause, 2 ans après l’annonce avec tambour et trompette du ramassage de tous les malades mentaux de Libreville dans un délai d’une semaine reste une vaine promesse de Guy Patrick Obiang Ndong, « docteur coronavirus ».
À Libreville, il n’est plus rare de rencontrer des personnes malades mentalement partager les mêmes espaces commerciaux que celles dites en bonne santé mentale. Si cette situation n’expose pas d’emblée à des heurts, du fait que tous les « fous » ne sont pas violents, il est des cas où la vie d’autrui est en danger. C’est le cas au carrefour Léon Mba où un homme atteint de démence se pavane près des véhicules avec une barre de fer. D’aucuns expliquent qu’il lui arrive de casser des pare-brises.
« Les policiers qui sont juste postés ici savent. Régulièrement quand il y a du soleil il court et se déchaîne en cassant les pauvres voitures. Si tu tapes, tu ne vas rien régler. Qui va rembourser ? », a souligné un commerçant du marché Mont-bouet. Au niveau du premier arrondissement de Libreville, c’est une dame qui serait elle aussi agressive. D’ailleurs, une vidéo devenue virale montrant des exactions qu’elle subit masquerait sa partie sombre: elle serait violente envers les passants et même les élèves.
Des réalités auxquelles font face les populations de plus en plus dans les artères de la capitale politique du Gabon. Pourtant, le ministre de la Santé, aujourd’hui chargé du portefeuille des affaires sociales, avait annoncé une vaste campagne en vue d’éradiquer le problème. « Il est insupportable de voir les malades mentaux sillonner les rues de Libreville. C’est pourquoi j’ai donné un délai de 7 jours aux responsables de la psychiatrie pour tout mettre en place afin de procéder au ramassage des malades mentaux », a déclaré le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong.
Seulement, 2 ans après, rien n’a été fait et on en vient à se questionner si le membre du gouvernement ne se serait pas payé la tête des fous. Ces derniers qui, très souvent abandonnés par leurs familles respectives excédées pour la plupart, se retrouvent délaissés par l’État. Agressés en raison de leur état de vie insalubre au moindre contact avec les lieux publics et espaces commerciaux, les malades mentaux meurent dans l’indifférence sous les échangeurs où ils dorment sous des cartons. Dernier épisode, un véhicule aurait mortellement fauché un «fou» sans prendre la peine de s’arrêter. Sont-ils dépourvus de dignité humaine ? Le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong est attendu à la table de la concrétisation des annonces.