Gabon : les forces de l’ordre formées pour traquer les crimes environnementaux
Du 3 au 14 novembre 2025, 30 agents des forces de sécurité gabonaises ont suivi une formation intensive en « police judiciaire environnementale » entre la caserne Georges Nkoma et la forêt Raponda Walker. Objectif : doter le pays d’équipes capables de démanteler les réseaux de braconnage, d’orpaillage illégal et de déforestation illicite qui menacent les écosystèmes et la souveraineté nationale.
Un dispositif de formation stratégique pour la sécurité écologique du pays. Pendant deux semaines, 22 gendarmes et 8 policiers gabonais ont été formés par le capitaine Anthony Le Faou, spécialiste de la lutte environnementale venu du Commandement pour l’environnement et la santé (Cesan) de la gendarmerie française. Une initiative saluée par l’ambassade de France, et qui intervient dans un contexte où les trafics forestiers et fauniques prennent des proportions alarmantes, particulièrement dans les zones reculées.
Au Gabon, où plus de 80 % du territoire est couvert de forêts, la criminalité environnementale constitue désormais un défi sécuritaire à part entière. L’objectif de la formation : armer les forces de l’ordre avec des méthodes d’enquête plus robustes pour contrer ces réseaux structurés.
Orpaillage, braconnage, déforestation : une lutte ciblée
Les modules ont porté sur trois priorités opérationnelles : la lutte contre l’orpaillage clandestin, activité destructrice qui gangrène les régions minières ; la prévention de la déforestation illégale, notamment dans les zones protégées ; le démantèlement des filières de braconnage, souvent liées à des circuits internationaux bien organisés.
Pour renforcer la chaîne judiciaire, cinq magistrats du parquet spécial « environnement » ont été associés à une session dédiée à l’harmonisation des procédures. Un point crucial, tant les dossiers environnementaux pâtissent souvent de failles procédurales.
Une immersion opérationnelle dans la forêt Raponda Walker
La formation s’est achevée par un exercice grandeur nature dans l’arborétum Raponda Walker. Les stagiaires y ont déployé, en conditions réelles, les techniques apprises : repérage, filature, intervention en milieu forestier, collecte d’indices, appui drone et coordination avec les unités de communication.
Cet entraînement pratique a mis en avant une approche multidisciplinaire qui pourrait, à terme, transformer la manière dont le Gabon protège ses écosystèmes.
Une étape importante vers une souveraineté environnementale renforcée
La remise des attestations aux participants marque un pas supplémentaire dans la consolidation d’une véritable “police environnementale” gabonaise. Dans un contexte où les ressources naturelles du pays — forêts, faune, domaines protégés, aires marines — sont sous pressions multiples, cette montée en compétence apparaît indispensable.
À l’heure où de nouveaux trafics émergent et où les réseaux criminels s’adaptent constamment, le renforcement de cette police spécialisée s’impose comme un levier majeur pour protéger le patrimoine écologique national et affirmer la souveraineté environnementale du Gabon.









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