Gabon: les femmes victimes de violences désormais exemptées de licenciement
Au Gabon, les évolutions législatives en faveur de l’émancipation de la femme ont effet sur tous les domaines de la vie. Ainsi, l’article 28 de la loi n°006/2021 du 6 septembre 2021 prévoit qu’une inobservation des clauses contractuelles de la part d’une victime de violences ne donnera pas lieu à licenciement et ce, à condition que l’employeur ait été informé dans un délai de 72 heures.
Il y a de plus en plus de femmes qui subissent des violences physiques et psychologiques dans leurs foyers mais qu’elles ne laissent pas transparaître au quotidien. Acceptant cet état de fait, elles continuent de vaquer à leurs occupations professionnelles. Et ce d’autant plus que certains employeurs rigides les contraignent à faire fi de leurs réalités, qui demeurent tout de même liées à leur efficacité au poste de travail, pour respecter coûte que coûte leurs engagements contractuels.
Conscient de cette épée de Damoclès qui plane sur la tête de ces victimes, le législateur gabonais a défini un cadre spécifique dans la loi n°006/2021 du 6 septembre 2021 portant élimination des violences faites aux femmes. En effet, l’article 28 de ladite loi dispose « toutes absences ou tout non-respect des horaires de travail justifiés par l’état physique ou psychologique de la personne victime de violences ne pourront donner lieu à licenciement »
Si cette éventualité est possible sur autorisation expresse de l’inspection du travail, il est tout de même judicieux que cette procédure obéisse à un formalisme strict. En effet, il reviendra à l’employeur de prouver qu’il n’a pas été informé dans le délai légal qui est de 72 heures soit 3 jours. Il va sans dire que cette avancée juridique vise à réparer le double préjudice que subissaient les victimes de ce type de violences. Seul bémol, son application devrait se heurter à la fourniture de l’élément matériel notamment pour les violences psychologiques.