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Gabon : les effets du changement climatique facteurs de réduction du PIB d’ici à 2050

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Dans un contexte mondial marqué par des bouleversements environnementaux croissants, le Rapport national sur le climat et le développement du Gabon (CCDR), publié le 4 décembre 2025, met en lumière les défis économiques auxquels le pays est confronté à cause du changement climatique. Cette analyse approfondie, réalisée par la Banque mondiale, examine non seulement la croissance future du Gabon, mais aussi la nécessité d’une diversification économique pour faire face aux impacts du changement climatique.

Le Gabon, reconnu comme l’un des pays les plus boisés au monde et  leader en matière de protection de l’environnement en Afrique, dispose d’un patrimoine naturel exceptionnel. Cheick F. Kanté, directeur de division de la Banque mondiale pour la région allant du Cameroun à la Guinée Équatoriale, souligne l’importance d’exploiter ces ressources de manière durable pour bâtir une économie résiliente. Il affirme que le pays doit utiliser ses atouts naturels pour créer des opportunités et défendre la santé de sa population, protégeant ainsi les générations futures.

Une probable réduction du PIB d’ici 2050

Cependant, le rapport alerte sur la vulnérabilité de l’économie gabonaise, qui dépend fortement des revenus pétroliers. Cette dépendance expose le pays aux chocs climatiques tout en le plaçant dans une position délicate face aux tendances mondiales vers la décarbonation. Les perspectives de croissance sont inquiétantes : sans mesures d’adaptation adéquates, les effets du changement climatique pourraient provoquer une réduction du PIB gabonais de 3,5 à 5,3 % d’ici 2050 dans un scénario de stagnation économique.

Les principales menaces identifiées incluent l’augmentation des températures, la variabilité accrue des précipitations, ainsi que le risque d’inondations et d’érosion côtière. Ces facteurs pourraient avoir des conséquences désastreuses sur l’agriculture, les infrastructures et l’emploi, particulièrement dans les zones urbaines où se concentre une grande partie de la population.

Le rapport indique aussi que même dans un scénario basé sur de solides réformes économiques, le Gabon pourrait faire face à des pertes annuelles de PIB variant entre 3,1 et 4,8 %. Cela souligne l’urgence pour le pays d’agir rapidement, car la croissance économique à elle seule ne suffit pas à contrer les effets de la crise climatique. En outre, selon les scénarios climatiques les plus sévères, le taux de pauvreté au Gabon pourrait augmenter de presque deux points de pourcentage d’ici 2050.

Des actions fortes pour inverser la projection

Pour renforcer la résilience climatique et préserver les moyens de subsistance, le rapport de la Banque mondiale met en évidence trois domaines d’action prioritaires. Il s’agit notamment de la modernisation de l’environnement bâti et les infrastructures en améliorant l’accès et la fiabilité de l’énergie, l’amélioration de la gestion du capital naturel par la promotion de la foresterie durable, de l’agriculture climato-intelligente et de la conservation de la biodiversité et accroître l’investissement dans le capital humain en renforçant les systèmes de santé, en construisant des infrastructures éducatives résilientes au changement climatique et en élargissant les programmes de protection sociale adaptative.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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