Gabon : Les créances douteuses atteignent 31,4% à fin 2024

Le système bancaire gabonais est confronté à une menace de plus en plus sérieuse. En cause, la hausse importante des créances douteuses, des prêts jugés à haut risque de non-remboursement, qui selon les données publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) se chiffrent désormais à 31,4 %. Une situation alarmante pour le pays qui présente des ramifications non seulement pour le Gabon, mais également pour l’ensemble de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

En effet, cette dégradation de la qualité des crédits au Gabon met en lumière des fragilités structurelles importantes. Le pays montre une faible diversification de son économie, ce qui le rend particulièrement vulnérable aux fluctuations du secteur public. De surcroît, les retards de paiement au sein de l’administration publique et l’insuffisance de garanties solides dans les dossiers de crédit exacerbent la situation.

Le Gabon appelé à rectifier le tire

La BEAC, consciente de l’urgence de la situation, a exhorté les autorités gabonaises à prendre des mesures correctrices. Parmi les recommandations, le renforcement de la discipline budgétaire, l’amélioration de la transparence des finances publiques et une évaluation des risques plus rigoureuse par les établissements bancaires sont jugés essentiels. 

Si aucune action n’est entreprise rapidement pour contrer cette tendance inquiétante, le risque est grand que l’octroi de crédits aux entreprises, ainsi qu’aux ménages, soit fortement freiné. Une telle dynamique mettrait en péril les efforts de relance économique du Gabon, un pays qui aspire à diversifier son économie et à consolider sa croissance dans un contexte régional déjà délicat.

L’alerte lancée par la BEAC, si elle n’est pas entendue, pourrait donc avoir des conséquences désastreuses pour le tissu économique gabonais, déjà affaibli par des années d’inefficacité et de dépendance au secteur public.