Gabon: les clercs d’huissier excédés par «la litanie des promesses serviles»
C’est à la faveur d’une déclaration de presse faite ce vendredi 3 mars 2023 que l’association des clercs d’huissier de justice est revenue sur leurs situations administratives plus que jamais flagellées. Malgré le versement de frais de concours à plus de 200.000 FCFA par postulant, rien n’a évolué d’un iota depuis 2017 et ce, en violation des textes en vigueur.
Alors que l’érection de la loi n°001/2022 du 23 Mars 2022 fixant les conditions d’exercice de la profession d’Huissiers de Justice en République Gabonaise était perçue comme un signe fort donné par la ministre de tutelle Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas, il semble malheureusement qu’il ne s’agissait que d’un trompe l’oeil. Les clercs d’huissier sont cantonnés dans leur situation.
Le membre du gouvernement visiblement tourné vers d’autres priorités n’aurait même pas envisagé d’activer le levier palliatif prévu à l’article 104 de ladite loi. Lequel autorise que les nominations soient faites en lieu et place du concours. Une situation ubuesque quand on sait que les postulants s’étaient acquittés des frais de candidature fixés à 200.000 FCFA par postulant. Seulement, depuis 2017 c’est le statu quo.
Les 60 candidats auraient été soumis à une enquête de moralité à la Direction générale des recherches (DGR). S’en suivra une autre à la Direction générale de la documentation et de l’immigration (D.G.D.I) qu’ils sont orientés. Des va-et-vient qui n’auraient abouti à rien. « En dépit de ce flou artistique savamment entretenu, le concours d’Huissier réclamé n’a jamais été organisé », fustige Pierre Émane Ntotome.
Pour les concernés, les délais d’attente sont échus. « L’on peut se tromper,néanmoins, nous pensons qu’il n’y a aucune volonté de la part du Ministère de la Justice de voir la profession d’Huissier s’épanouir, devenir de plus en plus noble et respectable au même titre que les autres professions de droit », déplorent-ils. Pis, les frais de participation y relatifs n’ont pas été remboursés. Ne sachant à quel saint se vouer, les postulants à la charge d’Huissier de
justice, qui enregistrent des morts en cascade dans la précarité et l’indifférence, s’en remettent au chef de l’État Ali Bongo Ondimba qui prône le dialogue social et l’employabilité des jeunes. Difficile de croire qu’Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas soit en phase avec la politique sociale de la première autorité publique. L’espoir est-il permis ?