Gabon: les «BLA Boys» jugés tour à tour en pleine vacance judiciaire
Active depuis 2 semaines et ce, en période de vacances judiciaires, la Cour criminelle spécialisée semble décidée à fixer les « BLA Boys » sur leur sort après 3 ans de léthargie administrative. Si le timing semble gêner le Parti démocratique gabonais (PDG) dont la sortie médiatique de son ancien porte-parole a traduit la frustration, une chose est sûre: le train doit avancer.
Programmées entre juillet et fin août voire début septembre, les vacances judiciaires sont une période de pause accordée aux professionnels de la justice après une longue année d’activité. S’il n’est pas dit que les activités y sont complètement arrêtées, il demeure pas moins que la tenue des procès d’une importance telle que ceux devant la Cour criminelle spécialisée en cette période est quelque peu étrange.
D’ailleurs, le Parti au pouvoir n’a pas manqué de marquer ses inquiétudes. « Le calendrier judiciaire, avec la programmation de ces audiences criminelles spécialisées, agit en réalité contre nous […] Je dénonce le timing de ce procès et soupçonne des complicités non encore identifiées, pour faire peser sur le Chef de l’Etat, le poids des conséquences des émissions du procès », a indiqué Jo Dioumy Moubassango, ancien Porte-parole du PDG.
Une sortie quelque peu inappropriée quand on sait que le Gabon reconnaît la séparation des pouvoirs qui veut que le pouvoir judiciaire ne soit pas à la botte du pouvoir exécutif ou législatif. Seulement, il est judicieux de se demander « pourquoi faut-il juger les BLA Boys de toute urgence.». Notons que les juridictions sont d’emblée contraintes d’être fonctionnelles car la défense peut, en cas de contestation du verdict, faire appel ou se pourvoir en cassation.