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Gabon : l’entrepreneure Nyangui Moukouagui dénonce les obstacles à la survie des PME

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Son témoignage résonne comme un cri du cœur. Mère de cinq enfants, banquière de formation avec seize ans d’expérience en trésorerie et en finances de marché, devenue entrepreneure depuis moins de deux ans, Danielle Cynthia Nyangui Moukouagui interpelle les autorités sur les réalités auxquelles font face les petites entreprises au Gabon.

« Nous ne voulons pas des privilèges, nous voulons juste exister ». Dans un message direct, l’entrepreneure a dénoncé la lourdeur des mécanismes de financement et le manque d’accompagnement réel. Elle a particulièrement mis en cause le fonctionnement de la Société des garanties du Gabon (SGG) :
« Qu’on arrête les garanties silencieuses données à la SGG. Combien de Gabonais ont été financés sur ces garanties ? Les banques les utilisent pour adosser leurs crédits de consommation. Parlons-en, M. le Président. »

Pour elle, les conditions actuelles découragent les porteurs de projets, surtout ceux qui n’ont « ni nom ni réseau », mais qui veulent simplement bâtir une activité viable.

Taxes, méconnaissance et découragement

Au-delà des difficultés d’accès au financement, Danielle Cynthia Nyangui Moukouagui pointe du doigt la pression fiscale et le manque de vulgarisation des mesures d’exonération.
« Nous avons des visites de la mairie tous les jours pour venir prélever des taxes, à côté des impôts que nous payons. Or, ceux qui débutent ont droit à des exonérations, mais personne ne nous informe », regrette-t-elle.

Selon elle, cette situation crée une injustice qui alimente le découragement et l’échec des petites entreprises : « Au bout d’un an, quelqu’un va se décourager, ses ressources propres vont s’amenuiser et son entreprise va fermer. Et après, on dira qu’il n’a pas tenu. »

Une interpellation politique et citoyenne

Tout en dénonçant des pratiques qu’elle qualifie de « tueuses d’entrepreneuriat », l’entrepreneure affirme sa détermination : « Je crois en mon pays. Personne ne réussira à me décourager. »

À travers ce témoignage, c’est une réalité partagée par de nombreux jeunes entrepreneurs gabonais qui se dessine : une volonté de bâtir, mais freinée par la bureaucratie, le manque d’accompagnement et la pression fiscale. Une interpellation claire adressée aux décideurs, à quelques semaines des élections, sur la nécessité de réformer en profondeur l’écosystème entrepreneurial national.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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