Gabon: l’éducation civique volontairement retirée du programme scolaire ?
« Forger l’identité républicaine ». S’il fallait donner une définition simple de l’éducation civique ou citoyenne, telle aurait été la réponse. Une ambition qui, transposée au contexte gabonais, semble désormais bien loin des préoccupations des pouvoirs publics qui ont relégué depuis belle lurette cette matière aux oubliettes, avec comme conséquence une véritable détérioration de l’esprit républicain et de citoyenneté.
En effet, dans le système éducatif gabonais, la question de l’éducation civique occupait une place très importante dans les années 80, 90 et début des années 2000. L’instauration de cette matière avait pour objectif d’inculquer à la jeunesse un ensemble de valeurs morales, de devoirs civiques considérés comme nécessaires à la bonne marche de la cité, lieu ou chaque personne doit accepter la règle commune.
A terme, l’éducation civique doit assurer l’apprentissage des règles de vie en société, de comprendre les valeurs de la République et de connaître les institutions, d’aider à la défense des Droits de l’Homme, d’éduquer au développement durable, à la santé ou encore à la sécurité routière. Dans le système éducatif, cette matière était enseignée dès le primaire avec des cours axés entre autres sur « Les bons et mauvais comportements envers les autres », « Tous différents, tous égaux », la nation et la patrie, l’État gabonais, le fonctionnement d’un service public local : la commune, les symboles de la République ou encore l’importance du dialogue et de la tolérance.
Des notions qui participaient à former des citoyens responsables et respectueux des valeurs de la République. Sauf que depuis quelques années, cette ambition semble avoir été mise au placard au vu du peu de place qu’occupe cette matière dans le programme de l’education nationale. Il faut dire que désormais, le temps consacré à l’éducation à la citoyenneté est variable d’une école à une autre, d’un enseignant à un autre.
Toute chose qui rend improbable son impact auprès de la jeunesse.
Conséquence, le manque d’intérêt que portent même les administrations des établissements pour les valeurs républicaines, la preuve avec le retrait du chant de l’hymne nationale, où même l’exposition de drapeaux souvent en lambeau dans plusieurs écoles et établissements secondaires. Une situation déplorable pour une Nation en construction qui doit dès lors interpeller les pouvoirs publics sauf à croire que ces faits sont entretenus dans un but non avoué.