Gabon : le SYNAMAG pointe des irrégularités lors de la session du Conseil supérieur de la magistrature

Réuni le 12 septembre 2025 sous la présidence du chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a adopté plusieurs mesures en matière de nominations, de discipline et de rajeunissement des effectifs. Mais le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) dénonce déjà des irrégularités qui, selon lui, entachent la crédibilité de l’institution.

Des anomalies troublantes relevées. Joint par la presse judiciaire, Landry Abagha Essono, président du SYNAMAG, a fait savoir que son organisation prépare une sortie officielle afin de dénoncer des anomalies constatées lors de la dernière session du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Parmi les cas les plus préoccupants, figure la nomination d’un magistrat décédé le 11 août dernier mais paradoxalement promu, un mois plus tard, au secrétariat permanent du Conseil. Une situation que le syndicat qualifie d’incompréhensible et révélatrice de dysfonctionnements internes.

Autre irrégularité mise en lumière : l’inscription d’un magistrat régulièrement présent à son poste depuis plus d’un an parmi les « absents prolongés », avec en prime une proposition de saisine du conseil de discipline. Pour le SYNAMAG, de telles erreurs sont « graves » et de nature à fragiliser la crédibilité du CSM. Le syndicat estime que ces dérives entachent la rigueur des travaux d’une institution censée incarner la transparence et la discipline au sein du corps judiciaire.

Le SYNAMAG en alerte

Le SYNAMAG affirme vouloir consigner et documenter toutes les irrégularités relevées, qu’il s’agisse d’organisation, de nominations ou de mesures disciplinaires. « Nous devons garantir la crédibilité des réformes judiciaires et protéger l’honneur des magistrats injustement mis en cause », a déclaré Landry Abagha Essono.

Alors que le chef de l’État avait insisté, en présidant les travaux, sur l’indépendance de la justice et la discipline des magistrats, la sortie du SYNAMAG souligne les tensions persistantes au sein du corps judiciaire. Le syndicat entend rappeler que la modernisation de la justice ne saurait se faire au détriment de la transparence et de la fiabilité des décisions du CSM.