Gabon : le sort du projet de loi sur les partis politiques désormais entre les mains de l’exécutif

Ce 28 mai 2025, le Comité de rédaction de l’avant-projet de loi sur les partis politiques a clôturé ses travaux. Mis en place par le décret n°0231/PR du 14 mai 2025, ce comité composé de 35 membres avait pour mission d’élaborer une proposition de réforme du cadre juridique encadrant les partis politiques. Commandé par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, ce travail s’inscrit dans la dynamique du Dialogue National Inclusif. Le comité avait dix jours pour produire un avant-projet de loi, une tâche qu’il a menée à terme dans les délais impartis. Le rapport final sera remis au chef de l’État dans les prochains jours.
Lors de la cérémonie de clôture, le président du Comité, François Ndong Obiang, a salué « un moment charnière de notre histoire » et appelé à une refondation démocratique. « Ce projet de loi sur les partis politiques, fruit de nos travaux collectifs, incarne cette volonté de garantir que chaque opinion, chaque idée, puisse s’exprimer librement et contribuer à notre édifice démocratique », a-t-il souligné. Se satisfaisant du travail abattu, le membre du gouvernement a salué le sens de l’intérêt général qui a prévalu lors des travaux. « Il est donc crucial de rejeter la tentation de transformer les partis politiques en simples outils d’intérêts personnels », a indiqué François Ndong Obiang. À travers ce texte, il s’agit de poser les fondations d’un pluralisme assumé et d’une gouvernance plus inclusive, si l’on en croit ses concepteurs.
Vers un examen par le parlement
Pour l’heure, rien n’a filtré du contenu de ce document, la primeur étant réservée au président de la République. Ce dernier décidera de la suite à donner au projet, avec la possibilité de le modifier avant de le soumettre au Parlement. Michel Menga M’Essone, membre du comité, a rappelé que « notre comité n’est pas un comité de décision, c’est un comité de propositions ». Il a souligné l’importance de doter le pays « d’un cadre juridique nouveau dans lequel les partis politiques vont désormais évoluer ».
La fin des travaux marque ainsi une étape importante, mais non finale. En effet, la balle est désormais dans le camp de l’exécutif, dont l’arbitrage sera certainement très scruté par les partis politiques et le peuple gabonais, avant son examen par le parlement de Transition. Si le texte est validé et adopté, il devrait achever le processus de reconfiguration du système partisan, avec à la clé, la promesse d’une ère de transparence, de responsabilité et de représentativité renforcée, dans un paysage politique longtemps marqué par la défiance. Le pays est désormais à l’aube d’un renouveau politique dont les contours seront bientôt définis.
GMT TV