Gabon : le silence de la gent féminine face aux VBG

Les violences basées sur le genre (VBG) sont un phénomène décrié dans notre société et vécu au quotidien. Une cause qui nécessite que les femmes se mobilisent massivement pour lutter contre cette problématique. Seulement malgré leur ampleur et leur impact dramatique, un constat est apparent, des femmes victimes demeurent silencieuses, compliquant ainsi la lutte contre ces actes.
Selon un rapport de l’ONG Aurore, 68 % des victimes d’agressions sexuelles recensées sont des femmes. Une étude plus large menée par l’ONU Femmes en 2021 indique que près de 67 % des Gabonaises de plus de 15 ans subiraient une forme de violence au cours de leur vie. Ces données mettent en lumière l’urgence d’agir pour enrayer ces abus. Pourtant, force est de constater que beaucoup de femmes hésitent à en parler. Cette réticence à témoigner contribue à l’impunité des auteurs et retarde la mise en place de solutions adaptées.
Un mutisme préoccupant face aux violences
Lors d’un micro-trottoir réalisé par Gabon Media Time, à la question de savoir quelles sanctions peut-on appliquer contre les auteurs d’agressions sexuelles et violences faites aux femmes ? La majorité des femmes interrogées ont refusé de s’exprimer. Contrairement à elles, plusieurs hommes ont proposé des mesures répressives contre les agresseurs. Ce constat interroge : pourquoi tant de femmes choisissent-elles de se taire ? Est-ce par peur des représailles, pression sociale, manque de confiance dans les institutions judiciaires, ou encore normalisation des violences au sein de la société. Il est essentiel de sensibiliser et d’encourager la parole des victimes pour briser ce cercle vicieux.
L’agression mortelle de Béatrice Zang, militante pour les droits des personnes handicapées, par son ex-compagnon Rodrigue Mintsa Menié, a suscité une vague d’indignation. Cependant, en dehors de certaines figures publiques comme Jennifer de Mayombo, Laure Medza, Paulette Missambo ou encore le député de la transition Pépécy Ogouliguende, la mobilisation des Gabonaises reste limitée.Face à cette réalité, il devient urgent que les femmes prennent pleinement part à la lutte contre les VBG. Briser le silence est une première étape indispensable pour dénoncer les violences,
Un engagement collectif pour mettre fin aux VBG
Les initiatives gouvernementales et associatives existent, mais elles ne peuvent être efficaces sans l’implication des premières concernées.Le silence des femmes doit céder la place à une détermination commune à dire « non » aux violences et à exiger justice. C’est en brisant le silence que l’on peut espérer un changement durable.
GMT TV