Gabon: le procès en appel de Laccruche Alihanga renvoyé au 15 juin
En raison du délai imparti accordé à la défense en violation manifeste des dispositions légales encadrant la citation à comparaître devant la Cour d’appel judiciaire, le procès Ministère public contre Laccruche Alihanga a été, une fois de plus , renvoyé. En effet, à la requête des conseils de l’ancien Directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, la Cour a prononcé un renvoi en date du 15 juin prochain.
C’est vêtu d’une veste toute noire col Mao que Brice Laurent Joseph Laccruche Alihanga s’est présenté devant la Cour d’appel judiciaire de Libreville ce mardi 11 mai 2021. Dans une atmosphère tendue, l’un des avocats à la défense a exigé que les visages des agents abondamment présents dans la salle d’audience soient découverts. « Madame la Présidente, nous ne pouvons pas plaider alors que les agents sont armés jusqu’aux dents et en plus cagoulés. Non c’est une audience publique », a indiqué Me Jean Paul Moubembe.
Une demande qui a épousé l’assentiment de la présidente de ladite juridiction qui a ordonné aux agents de se dévoiler. Par la suite, ce fut au tour de Me Iréné Mezui Mba de solliciter la parole. Lequel a clairement demandé aux magistrats de renvoyer l’affaire à une date ultérieure. Une requête motivée par le délai imparti accordé à la défense pour se préparer. D’ailleurs, le mis en cause a révélé avoir été pris de court par l’annonce. « C’est ce matin aux environs de 9 heures du matin qu’on m’a dit que je passe devant la Cour d’appel. Et que je n’ai que 5 minutes pour m’y rendre », a déclaré Brice Laurent Joseph Laccruche Alihanga.
Une situation inconcevable pour ses conseils en tête desquels Me Anges Kevin Nzigou qui a soutenu l’argumentaire de ses pairs en dénonçant une tentative de noyade de la justice. Et ce, du fait qu’en plus du contact toujours pas entièrement rétabli avec leur client, les avocats sont informés des procédures la veille. Rappelons que l’article 418 du Code de procédure pénale en vigueur au Gabon dispose que « le délai entre le jour où l’exploit de citation est délivré et le jour fixé pour la comparution devant le tribunal est d’au moins huit jours francs si la partie citée réside dans la ville où siège le tribunal ».
Aussi rare que cela puisse paraître, le ministère public s’est joint à la requête des avocats. Pour sa représentante, cette sollicitation a tout son sens si tel est que l’accusé n’ait pas joui d’un délai conséquent pour se préparer à comparaître. Ainsi donc, le ministère public a rappelé à la Cour que c’est à elle que revenait le dernier mot. « Comme l’a rappelé Me Moubembe, c’est à vous madame le Président que revient la décision ». Après une courte période de pause, la Cour d’appel judiciaire a prononcé le renvoi de l’audience au 15 juin prochain. Soit plus d’un mois encore dans le suspens.