Gabon : le PGP dresse un bilan sans concession de la gouvernance Oligui Nguema

Le dimanche 21 décembre, Benoît Mouity Nzamba, président du Parti Gabonais du Progrès (PGP), a rendu public une déclaration mettant en lumière la situation sociopolitique du Gabon depuis le coup d’État du 30 août 2023. Dans une analyse sans concession, le leader de ce parti emblématique de l’opposition historique a qualifié de chaotique la gestion actuelle du pays, affirmant que les promesses d’un changement radical ne sont en réalité que des illusions.

Selon le PGP, les artisans du coup d’État de 2023 semblaient partager les mêmes aspirations que leurs prédécesseurs de 1964. L’idée d’un Dialogue National inclusif, censé établir les bases d’une République véritablement indépendante et souveraine, a abouti à des mesures contraires aux promesses initiales. Au lieu de mettre en place des institutions restaurées, le Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) a simplement renforcé le système Bongo/PDG, déjà décrié.

Dans le même ordre d’idée Benoît Mouity Nzamba a fustigé l’adoption d’une « Constitution jugée liberticide et hyper-présidentielle », dépourvue du principe fondamental de la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. « le pouvoir Législatif reste une caisse de résonnance pour légitimer tous les caprices du prince, comme le montre la récente adoption de la taxe d’habitation, pourtant abondamment décriée et réfutée par la grande majorité du peuple » a -t-il indiqué ajoutant que quant au pouvoir judiciaire il serait sous l’emprise du chef suprême, rendant ainsi la justice au nom d’une autorité qui se place au-dessus de la loi.

La grande désillusion sur la restauration de la dignité des Gabonais

Après deux années de transition, le PGP fait le constat amer que la promesse de restaurer la dignité des Gabonais est restée lettre morte. À la place, la population a été témoin de destructions massives de logements, laissant de nombreux compatriotes sans abri et réduisant à néant leurs efforts laborieux.

Avec la désillusion qui s’installe concernant le coup d’État du 30 août 2023, les Gabonais commencent à réaliser que le système ancien perdure, où une oligarchie se reproduit à travers des relations entre pairs et des dynasties. Dans ce contexte, le Parti Gabonais du progrès a appelé à une remobilisation urgente. Les membres du parti insistent sur la nécessité de défendre les intérêts des Gabonais, indépendamment de leur origine ou de leur région. Ils plaident également pour un patriotisme déterminé, capable de contrer les pratiques néfastes telles que les divisions ethniques et provinciales.

Enfin, le PGP met l’accent sur l’importance de se préparer à une lutte qui pourrait s’étendre sur le long terme, affirmant que seuls un engagement fermement enraciné et une action collective permettront de surmonter les défis actuels.