Gabon : le PDG pour l’annulation totale du scrutin et un nouveau calendrier dans « Six à douze mois »

Au terme d’une conférence de presse tenue par son secrétaire général Ali Akbar Onanga Y’Obeghe, le Parti démocratique gabonais (PDG) a pris une position radicale : réclamer l’annulation pure et simple des scrutins du 27 septembre et proposer un report de six à douze mois pour organiser des élections « transparentes et crédibles ». Pour le PDG, mieux vaut « le moindre mal » d’une prolongation encadrée de la transition que le risque d’une Assemblée « sans légitimité ».
Dénonçant « les pires élections jamais organisées au Gabon », le PDG a dressé un réquisitoire sévère contre la gestion du scrutin : proclamation fractionnée des résultats, annulations « illégales » de certains sièges, fraudes massives aux procurations et centralisation opaque. « Si les militaires avaient crié Plus jamais ça en août 2023, le constat est amer : nous revivons le chaos, en pire », a martelé Ali Akbar Onanga Y’Obeghe.
Pour l’ancien parti au pouvoir, maintenir les résultats du 27 septembre reviendrait à bâtir la Vᵉ République « sur du sable mouvant », avec une Assemblée nationale fragilisée par une contestation permanente.
Le choix du « moindre mal »
Le PDG assume un choix clair : prolonger la transition de six à douze mois, comme le permet le cadre constitutionnel, pour sécuriser le processus électoral. « Mieux vaut une transition limitée que l’enracinement d’un désordre institutionnel », a insisté le secrétaire général, rappelant les dispositions du Code électoral (articles 160 et 362) qui confient exclusivement à la Cour constitutionnelle la compétence de statuer sur les résultats et les annulations.
L’objectif affiché : garantir une proclamation unique, encadrer strictement les procurations et restaurer le rôle juridictionnel du juge électoral, seul garant de la sincérité du scrutin.
Une décision présidentielle attendue
Au-delà de la dénonciation, le PDG s’adresse directement au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema. Le parti l’appelle à prendre une « décision historique » : reconnaître l’échec du 27 septembre, annuler les élections et fixer un nouveau calendrier dans les six à douze mois.
« Valider ces résultats, c’est choisir une majorité mécanique mais sans légitimité. Annuler et recommencer, c’est consolider l’État de droit et marquer l’Histoire », a lancé Ali Akbar Onanga Y’Obeghe.
Une crise transformée en opportunité ?
Dans un pays où la transition devait symboliser la rupture avec les pratiques du passé, la demande du PDG prend une portée particulière. Elle pose le dilemme d’un président attendu à l’épreuve de vérité : préserver les résultats contestés ou prolonger la transition pour refonder le processus.
Pour le Parti démocratique gabonais, l’enjeu dépasse les sièges perdus ou gagnés. Il s’agit d’éviter que la Vᵉ République naissante ne débute sur un vice originel.
GMT TV