Gabon : le PDG perd le soldat fantôme Rigobert Ikambouayat-Ndeka

Dans la série des démissions feutrées mais sans surprise, le Parti démocratique gabonais (PDG) a enregistré ce vendredi 31 mai 2025, celle de Rigobert Ikambouayat-Ndeka, ancien ministre sous Ali Bongo Ondimba. Un départ annoncé pour « convenances personnelles », mais dont l’absence prolongée de la scène politique nationale rend le geste aussi discret que son auteur.

Quand les “vétérans silencieux” désertent le PDG. Il n’a ni tenu de meeting, ni signé de tribune, ni même pris part à une quelconque activité du PDG depuis la chute du régime en août 2023. Et pourtant, Rigobert Ikambouayat-Ndeka a jugé utile de rendre sa carte de militant. Une décision confirmée par l’Agence gabonaise de presse (AGP), qui relate que l’ancien ministre, originaire de l’Ogooué-Ivindo, a officialisé sa démission ce vendredi, dans la foulée d’un autre Ogivinien, Raphaël Ngazouze.

Ce nouvel épisode s’ajoute à la longue série d’abandons discrets qui frappent le PDG depuis qu’il a été éjecté du pouvoir. Après Paul Biyoghé Mba, ancien vice-président du parti, c’est donc un autre pilier de l’ancienne ère Bongo qui quitte le navire, en catimini, comme pour solder les comptes d’un passé politique désormais trop encombrant.

« Convenances personnelles », l’excuse toute trouvée

Sans surprise, la lettre de démission invoque, comme de coutume, des « convenances personnelles ». Une formule fourre-tout devenue le joker de ceux qui préfèrent s’éclipser sans faire de vagues, ni assumer de position claire. Et dans le cas de Rigobert Ikambouayat-Ndeka, l’impact de ce départ est à peine perceptible, tant son silence depuis le coup d’État en dit long sur sa mise en retrait anticipée.

Pour certains observateurs, cette démission ressemble davantage à une formalité administrative qu’à un acte politique fort. « Il est parti depuis longtemps, il officialise juste maintenant », ironise un ancien cadre du parti, sous couvert d’anonymat.

Un PDG qui tente de colmater les brèches

Ces défections interviennent alors que le président du PDG, Blaise Louembé, est en tournée nationale pour ressouder ce qu’il reste des troupes. Objectif affiché : rassurer la base, réorganiser les structures et préparer l’après-transition. Mais le timing de ces départs répétés vient contrecarrer cette stratégie de reconquête.

S’ils ne déstabilisent pas fondamentalement l’appareil du parti, ils symbolisent toutefois l’embarras d’une formation autrefois hégémonique, aujourd’hui en quête de légitimité. Des figures de l’ancien régime, désormais à l’écart ou marginalisées, préfèrent se retirer avant d’être oubliées. À ce rythme, le PDG risque de devenir un club de souvenirs.