Gabon : le PDG en crise politique
Depuis la chute du « Distingué camarade président » Ali Bongo Ondimba le 30 aout 2023, la discipline semble ne plus être l’apanage des cadres et militants du Parti démocratique gabonais (PDG). En effet, les velléités d’accaparement du parti affichées par certains caciques dont la tête de proue serait l’actuel vice-président du Sénat et secrétaire général 1 Luc Oyoubi ne manquent pas de susciter des remous, certains membres du comité permanent du bureau politique suggérant désormais la mise en place d’un comité de transition.
Si dans notre article intitulé Gabon : l’implosion du PDG en cours de téléchargement ? nous nous interrogions sur l’avenir de l’ancien parti au pouvoir, le climat ne serait toujours pas à la sérénité entre camarades. À l’origine de cette guerre froide, le fonctionnement du parti de Ya Omar qui semble être plongé dans un coma éthylique, ivre après avoir avalé la pilule du coup d’État opéré par les Forces armées gabonaises réunies au sein du Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI).
Duel de clochers entre partisans de la refondation et ceux du statu quo au PDG
Il faut dire que cette tension se serait accentuée lors des réunions restreintes entre les membres du secrétariat exécutif avec d’une part le Conseil consultatif des sages et d’autre part les membres du Comité Permanent. S’il était question de « décliner le bilan d’activités du secrétariat exécutif au cours des deux derniers mois » certains hauts cadres du parti ont jugé curieuse la posture du secrétaire général 1 qui insidieusement n’a pas souhaité aborder de front l’avenir du parti.
Selon certaines indiscrétions, des membres du comité permanent du bureau politique auraient d’ailleurs suggéré la mise en place d’un comité de transition afin d’amorcer une refondation du parti démocratique gabonais. « Ce comité de transition devrait assurer les affaires courantes du parti d’une part et, d’autre part, préparer le congrès extraordinaire », nous a confié un ancien ministre.
Une démarche à laquelle ne souscrirait pas Luc Oyoubi qui semble privilégier le statu quo, espérant semble-t-il prendre la suite du « Distingué camarade président » Ali Bongo Ondimba dont la mise à l’écart n’est plus une vue de l’esprit. Toute chose qui dès lors laisse planer une atmosphère délétère au sein du parti et qui pourrait aboutir à terme à une guerre de chiffonniers qui aurait pour conséquence la mort du « Parti de masse ».