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Gabon : le pays mise-t-il sur le tout sécuritaire au détriment de l’éducation et la santé ?

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Le ministère de la Défense nationale engloutit des sommes considérables, avec un budget de 207 milliards de Fcfa en 2025, en hausse de 13 milliards de Fcfa. Cette manne financière contraste avec les besoins du pays dans des secteurs vitaux tels que l’agriculture, l’énergie, l’éducation, la formation professionnelle, la santé ou encore le tourisme, soit des secteurs à fort impact économique et qui sont susceptibles d’apporter des réponses durables à la question du chômage. 

Avec un plafond d’autorisation d’emploi établi à 32 089 en 2025, le ministère de la Défense conserve son statut de premier employeur de la Fonction publique, très loin devant l’Education nationale dont les autorisations d’emploi oscillent autour de 25 557 cette année. Ainsi, le corps de La Défense nationale engloutit à lui seul 25% des dépenses en personnel de toute la Fonction publique, soit près de 199 milliards de Fcfa. Cette année encore, les pans sécuritaires devraient enregistrer 3 000 nouveaux membres dans ses rangs, lorsque l’État parvient difficilement à insérer les 900 postes budgétaires créés pour réduire le déficit d’enseignants dans les matières scientifiques. 

Cette situation soulève des questions sur les priorités du gouvernement, qui ne parvient déjà pas à combler le gap lié au déficit enseignants dans les matières scientifiques ou encore à assurer en temps et en heure le versement des bourses aux étudiants. Il faut dire qu’au fil des ans, les départements sécuritaires se sont imposés comme des variables d’ajustement dans la lutte contre le chômage, absorbant ainsi une part importante des ressources de l’Etat. 

D’ailleurs, cette doctrine n’est pas près de changer puisque le budget de La Défense nationale et celui de la Sécurité connaissent une hausse cumulée de plus de 27 milliards de Fcfa cette année lorsque les pans Éducation nationale et Santé, qui enregistrent des besoins encore plus importants, ne sont cumulativement valorisés qu’à hauteur de 30 milliards de Fcfa. Une approche qui n’offre pas de solutions durables pour le développement du pays.

En effet, l’État gagnerait à investir davantage dans l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, et la santé. Ces secteurs sont les moteurs du développement à long terme, promouvant une main-d’œuvre qualifiée indispensable pour diversifier l’économie et créer des emplois durables. Investir dans le capital humain est essentiel pour assurer un avenir prospère au pays, plutôt que de se focaliser uniquement sur des dépenses sécuritaires qui ne sont pas directement productives.

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