Gabon : le manque d’éclairage public, facteur d’insécurité !
Qu’on le veuille ou non, c’est un fait. L’éclairage public est nécessaire à la vie nocturne dans les villes et dans les villages. L’éclairage public concourt à la sécurité des déplacements des personnes et des véhicules, en leur permettant de voir, d’être vus et de se reconnaître. L’éclairage public peut également être une source d’activité économique, s’il est au centre d’une véritable politique publique. En dépit de tous ces facteurs, au Gabon, plusieurs grandes villes et localités, n’en ont cure. Dans le Grand Libreville, force est de constater que plusieurs artères manquent encore de lumière. Une situation qui renforce le sentiment d’insécurité.
Réduire les coûts énergétiques, diminuer les émissions de gaz à effet de serre, faire rayonner le territoire tout en maintenant un niveau de sécurité optimal des citoyens, voilà les plus grands enjeux de l’éclairage public que ce soit en France, en Europe, au Gabon, dans le monde, partout. Ces enjeux sont censés être portés par les décideurs publics. Ils doivent ainsi s’assurer, que l’éclairage public est suffisamment bien ficelé pour concourir à la sécurité des déplacements des personnes et des véhicules, en leur permettant de voir, d’être vus et de se reconnaître. Et c’est un minimum.
Pour y arriver, plusieurs techniques s’offrent à eux. L’une d’entre elles se démarque depuis quelques années, l’éclairage intelligent ou Smart Lighting, un système conçu pour « augmenter l’efficacité énergétique en faisant varier l’intensité lumineuse d’une lampe selon différents paramètres ». Dans le même ordre d’idées, l’éclairage public solaire apparaît également comme une alternative économique et durable à la solution d’éclairage public conventionnel. Indépendant du réseau électrique, le lampadaire autonome avec panneau photovoltaïque fonctionne uniquement grâce à l’énergie du soleil qui est stockée dans une batterie intelligente. Elles ont donc le même dénominateur.
Consommation réduite, sécurité accrue, meilleure qualité d’éclairage
Avec des avantages multiples tels qu’une consommation réduite, puisque le smart lighting permet de faire baisser la facture énergétique de l’éclairage public, et ce sans impacter la qualité d’éclairage, une sécurité accrue, grâce à son utilisation rationnelle de l’énergie ou encore à l’éclairage ciblé, et une meilleure qualité d’éclairage grâce en partie à la capacité du smart lighting d’éclairer les zones cruciales, ces techniques modernes d’éclairage public peuvent donc largement changer l’image de nos villes et villages. Mais alors, qu’est ce qui explique que malgré son colossal budget annuel (on parle de 4162 milliards de FCFA pour cette année) le Gabon peine en 2024, à éclairer l’ensemble de son territoire?
Le Conseil National de l’Eau et de l’Electricité pas à la hauteur?
Qu’est-ce qui peut bien justifier qu’en 2024, au Gabon, pays pétrolier, minier, gazier et forestier, une grande partie de la population effectue ses déplacements dans le noir le plus total? Aggravant au passage les risques déjà nombreux de se faire braquer, voire tuer, à l’image du quinquagénaire décédé récemment sous les coups de couteaux de deux jeunes à Libreville? Le Conseil National de l’Eau et de l’Electricité n’est-il pas à la hauteur? Évoquer des questions ostentatoires telles que le Tramway, la nouvelle compagnie aérienne, Oliguiville, c’est très bien. Mais de base, le Gabonais Lambda a des problèmes qu’il faut résoudre. Et l’éclairage en fait largement partie.