Gabon : le gouvernement veut sortir du cycle d’une croissance dépendante du pétrole

Lors du Conseil des ministres du 12 août 2025, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à atteindre un taux de croissance à deux chiffres minimums. Pour y parvenir, il mise sur un secteur hors pétrole solide, innovant et capable de générer massivement des emplois. L’objectif est clair : bâtir une économie plus résiliente, moins exposée aux fluctuations des marchés mondiaux de l’or noir.
Le chef de l’État a indiqué que le redressement des finances publiques reste un axe prioritaire, condition essentielle pour soutenir une croissance durable. Parmi les leviers annoncés : la création de valeur ajoutée localement afin de réduire les exportations de matières premières non transformées, l’élargissement de l’assiette fiscale par la suppression des exonérations excessives, et la réorganisation des services publics jugés peu productifs. Il a également insisté sur la nécessité d’aligner les régimes de rémunération sur les performances réelles, tout en procédant à un examen approfondi des structures trop dépendantes du budget de l’État.
Diversifier pour résister aux chocs
En 2024, selon la Banque mondiale, 97 % des exportations gabonaises provenaient du pétrole, du manganèse et du bois, le pétrole représentant à lui seul 46 %. Si cette ressource demeure un moteur économique, elle ne crée pas assez d’emplois pour réduire le chômage structurel. De plus, la dépendance excessive à l’or noir expose le pays aux aléas du marché international. La Banque africaine de développement prévoit d’ailleurs un ralentissement de la croissance à 2,1 % en 2025, avec un risque de récession pouvant atteindre -4,7 % en 2026, notamment en raison de l’épuisement progressif des gisements et du vieillissement des infrastructures.
Pour inverser la tendance, le gouvernement mise sur un vaste programme de diversification visant à dynamiser l’agriculture, l’industrie manufacturière, le numérique et les services à forte valeur ajoutée. L’ambition est de porter la croissance à 10 % d’ici 2030, tout en assurant une meilleure répartition des richesses. Ce virage stratégique s’accompagne de réformes structurelles destinées à renforcer l’attractivité du pays, stimuler les investissements privés et créer un tissu économique moins vulnérable aux chocs extérieurs.
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