Gabon : le gouvernement table sur une croissance ambitieuse de 7,9% en 2026

Atteindre 7,9 % de croissance en 2026, tel est le pari ambitieux affiché par le premier gouvernement de la Vᵉ République. Un objectif qui contraste fortement avec les prévisions des institutions internationales, notamment celles de la Banque africaine de développement (BAD), qui anticipe au contraire un ralentissement à 2,2 % l’an prochain. L’annonce a été faite ce 8 septembre 2025, à l’issue du Conseil des ministres consacré à l’adoption du Projet de Loi de finances 2026. Cette projection traduit la volonté des autorités de rompre avec la trajectoire modérée des années passées et d’imprimer une nouvelle dynamique à l’économie nationale.

Cet objectif s’inscrit dans la continuité des orientations présentées en juillet 2025, lors de la Journée de la finance. À cette occasion, le gouvernement avait détaillé les grandes lignes du Plan national de croissance et de développement (PNCD) 2026-2030, doté d’une enveloppe de 10 000 milliards de FCFA et visant un rythme de croissance supérieur à 10 % d’ici 2030. Pour l’exercice 2026, cette ambition repose sur une gestion budgétaire plus rigoureuse et sur un budget d’investissement inédit, estimé à plus de 3 300 milliards de FCFA. En mettant l’accent sur l’investissement productif, l’exécutif espère enclencher un cercle vertueux de croissance et de transformation.

Discipline et efficacité comme leviers

Le Conseil des ministres a rappelé que l’atteinte d’un tel niveau de croissance repose sur deux conditions cardinales, la discipline et l’efficacité. Concrètement, chaque dépense publique devra être strictement corrélée à son impact attendu sur la croissance et le bien-être des populations. L’investissement est appelé à devenir le moteur central du développement, tandis que la mobilisation accrue des recettes fiscales doit renforcer la souveraineté budgétaire. Par ailleurs, la stratégie de financement du gouvernement vise à consolider la crédibilité de l’État auprès de ses partenaires, tout en limitant les risques de surendettement.

Dans ses hypothèses de travail, le gouvernement mise sur le dynamisme du secteur hors pétrole, dont la croissance est attendue à +9,2 % en 2026, stimulée par l’agriculture, les infrastructures, le BTP et les services. À cela s’ajoute l’effort massif en matière d’investissement public, qui doit créer un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie. L’objectif affiché est clair, transformer une croissance encore trop dépendante des hydrocarbures en une trajectoire diversifiée, inclusive et résiliente, capable de répondre aux attentes d’une population jeune et en pleine expansion.