Gabon : le gouvernement table sur un service de la dette autour de 24 % du PIB d’ici 2039

Dans le cadre de sa stratégie d’endettement à moyen terme, le gouvernement gabonais prévoit un service de la dette publique représentant en moyenne 24 % des recettes budgétaires entre 2025 et 2039. Ces projections sont issues du document de stratégie d’endettement 2025-2027, annexé à la loi de finances 2025. Ce ratio resterait légèrement en dessous du seuil stratégique de 25 %, bien que des pics de 30 % soient attendus, notamment à l’approche des échéances des Eurobonds émis entre 2015 et 2023. À plus long terme, entre 2031 et 2039, cette charge baisserait nettement pour s’établir à une moyenne de 10,1 %.
Les autorités tablent sur une croissance économique moyenne de 3,0 % sur la période, principalement portée par les secteurs non pétroliers tels que les mines, la forêt, les industries de transformation et les services. Le baril de pétrole gabonais se négocierait en moyenne à 70,4 dollars, avec un taux de change autour de 578,9 francs CFA. Cette trajectoire repose sur les grands chantiers de la Transition dans les domaines des infrastructures, de l’eau, de la santé et de l’éducation, censés soutenir l’activité économique et accroître les recettes fiscales, projetées à 20,2 % du PIB en moyenne sur la période.
Une dette jugée viable et en amélioration
Du point de vue de la soutenabilité, le gouvernement anticipe un taux d’endettement moyen de 29,9 % du PIB sur quinze ans, bien en dessous du seuil national de 35 %. Dès 2025, une amélioration est attendue, avec un recul de l’endettement à 52,8 % du PIB contre 55,7 % en 2024, grâce à une réduction des emprunts et à une croissance nominale du PIB. Sur 2025-2027, ce ratio se maintiendrait à 45,4 %, avant de décroître progressivement pour atteindre une moyenne de 23,9 % entre 2028 et 2039.
La pression du service de la dette sur les finances publiques devrait donc s’atténuer avec le temps. Si le ratio de liquidité reste élevé à court terme, soit 50 % en 2025 contre 55 % en 2024 en raison des remboursements liés aux Eurobonds, il tendrait à diminuer sur le long terme pour s’établir à une moyenne de 15,4 % entre 2028 et 2039. Ce recul résulterait à la fois de la hausse progressive des recettes budgétaires et de la réduction des engagements futurs.
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