Gabon: le gouvernement suspend le Rassemblement des Gaulois et exige des excuses de Max Anicet Koumba
48 heures après la sortie « antirépublicaine » de Max Anicet Koumba lors de la deuxième session ordinaire du Conseil national de la démocratie (CND), le gouvernement gabonais a décidé de prendre le taureau par les cornes. En effet, pointant du doigt ces « allégations ignobles » le ministère en charge de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha a annoncé la suspension de toutes activités politiques du Rassemblement des Gaulois assortie d’excuses publiques de l’intéressé.
Alors que l’opinion publique a été secouée par les propos attentatoires à la « cohésion nationale » prononcés par Max Anicet Koumba le jeudi 28 octobre dernier lors des travaux au sein du Conseil national de la démocratie, le gouvernement s’est montré intransigeant vis-à-vis de ce dernier. Désireux de rétablir l’ordre au sein de la cité gabonaise, le membre du gouvernement a tenu à rappeler la gravité de l’acte posé par l’acteur politique censé jouer un rôle noble aux antipodes de ces « allégations ignobles », précise Lambert-Noël Matha.
Les condamnant « avec la plus grande énergie », le gouvernement gabonais a exigé « des excuses publiques » de Max Anicet Koumba et ce, sous réserve de poursuites judiciaires. En répression des mesures ont été prises en vue de dissuader le plus grand nombre à verser dans ce qui s’apparente d’emblée au tribalisme. À cet effet, le membre du gouvernement a annoncé « la suspension à compter de ce jour et ce jusqu’à nouvel ordre de toutes activités politiques du Rassemblement des Gaulois sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il indiqué. Non sans rappeler que la liberté d’expression reste encadrée par les valeurs républicaines.
Pour rappel, lors de la deuxième session ordinaire du Conseil national de la démocratie (CND) Max Anicet Koumba s’était fendu d’un discours haineux à l’encontre de l’ethnie fang trivialement appelée « pahouins ». Le président de ce parti politique faisant partie de la majorité républicaine a indiqué que « les dysfonctionnements constatés dans la conduite des affaires du pays sont causés par l’incivisme et l’indiscipline d’un petit nombre de nos compatriotes. Je tiens à le dire ici, je l’affirme et je le répète, le Gabon est bloqué par l’imposture des Pahouins ». Une sortie de piste à laquelle s’est d’ores et déjà désolidarisé le Parti démocratique gabonais (PDG).