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Libreville : un an de prison et 2 millions FCFA d’amende pour avoir volé 1,4 million chez son ami

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Jugé en flagrant délit au tribunal de première instance de Libreville, un étudiant en master de droit a été reconnu coupable de vol aggravé et de détention de stupéfiants. Une affaire où trahison amicale, procédure contestée et sévérité judiciaire se sont télescopées.

L’affaire illustre brutalement comment une relation d’amitié peut basculer dans le contentieux pénal. Un jeune homme, étudiant en master de droit à l’Université Omar-Bongo, a été condamné le 8 décembre 2025 à un an d’emprisonnement, dont six mois avec sursis, assorti d’une amende de 2 millions de francs CFA, pour avoir dérobé la somme de 1,4 million FCFA au domicile d’un ami à Owendo.

Les faits remontent à septembre 2025. Profitant de l’absence de son camarade, le prévenu s’introduit par effraction dans son logement et s’empare d’une importante somme d’argent. La victime, constatant le vol, porte plainte. L’auteur présumé est interpellé le 28 septembre 2025 par les services de police.

Vol aggravé et stupéfiants : une double incrimination

Présenté devant le tribunal de première instance de Libreville dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, le mis en cause a comparu pour deux infractions distinctes : vol aggravé et trafic de stupéfiants. Lors de son interpellation, les enquêteurs avaient en effet découvert en sa possession deux comprimés de Tramadol.

Face aux juges, le ministère public n’a pas manqué de souligner le paradoxe du profil de l’accusé. « Vous êtes étudiant en master de droit. Est-ce que l’on vous apprend à sortir de la légalité ? », a lancé le procureur, interrogeant les conséquences judiciaires et académiques d’un tel acte sur l’avenir du prévenu.

Tout en reconnaissant la jeunesse de l’accusé et la nécessité de ne pas compromettre définitivement son parcours universitaire, le parquet a requis une peine d’un an d’emprisonnement et une amende de 100 000 FCFA.

Une défense axée sur la procédure et les circonstances atténuantes

Pour la défense, assurée par Me Sarah Ognyane, la culpabilité sur le fond n’empêchait pas de soulever des vices de procédure. L’avocate a plaidé la nullité de la procédure, invoquant l’article 285 du Code de procédure pénale. Selon elle, son client aurait dû être jugé dans un délai de sept jours suivant le mandat de dépôt.

« Or, il a été présenté pour la première fois devant votre juridiction le 17 novembre 2025, soit 48 jours après le mandat de dépôt », a-t-elle soutenu, estimant que cette irrégularité devait entraîner la levée du mandat.

Concernant les stupéfiants, Me Ognyane a également relativisé les faits, soulignant que la loi ne fixe pas clairement de seuil quantitatif. Les deux comprimés de Tramadol retrouvés sur son client relevaient, selon elle, d’un usage personnel et non d’un trafic à but commercial. Elle a enfin sollicité des circonstances atténuantes, mettant en avant le risque que représenterait une longue incarcération pour la poursuite des études du prévenu.

Une décision ferme du tribunal

Après délibération, le tribunal a rejeté l’exception de nullité soulevée par la défense. Les juges ont reconnu l’accusé coupable de vol aggravé et de détention de stupéfiants, retenant la matérialité des faits.

En répression, la juridiction a prononcé une peine d’un an d’emprisonnement, dont six mois assortis de sursis, ainsi qu’une amende de 2 millions de francs CFA. Une décision qui tranche avec les réquisitions plus mesurées du parquet et rappelle la sévérité de la justice face aux atteintes à la confiance et aux biens, même lorsque l’auteur est un jeune étudiant promis, en théorie, à une carrière juridique.

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