Gabon : le gouvernement face au défi des taxes aéroportuaires pour dynamiser le secteur aérien

Le secteur du transport aérien en Afrique est confronté à des défis majeurs, parmi lesquels les taxes et redevances aéroportuaires élevées. Au Gabon, le secteur du transport aérien est d’ailleurs confronté à des coûts élevés, principalement dus aux taxes et redevances aéroportuaires. Cette situation a conduit à une augmentation significative des prix des billets d’avion, limitant l’accessibilité du transport aérien pour la population et freinant le développement économique lié à une meilleure connectivité.

Dès son arrivée au pouvoir, le général Oligui Nguema a fait de la création d’une compagnie aérienne sa priorité. Quelques mois plus tard, Fly Gabon a vu le jour. Une initiative à saluer. Mais, les défis du secteur étaient bien plus grands. Et pour cause, depuis de nombreuses années, des acteurs du secteur, tels qu’Afrijet, ont plaidé pour une baisse du prix du kérosène et des taxes aéroportuaires, soulignant que ces coûts élevés pénalisent le transport aérien au Gabon. Malgré le fait que le pays raffine son propre pétrole, les avantages compétitifs attendus ne se sont pas matérialisés, et le prix du carburant demeure un facteur contributif à la cherté des opérations aériennes. 

La situation est telle que le trafic des aéroports gabonais est en déclin, en partie à cause de ces charges financières. Avec environ 70 euros soit un peu moins de 45000 FCFA de taxes pour un vol régional au départ de Libreville, les compagnies sont contraintes d’afficher des prix élevés, rendant les voyages aériens moins attractifs pour les consommateurs. Face à cette réalité, les autorités gabonaises ont exprimé leur volonté de limiter la hausse des prix des billets d’avion. 

Sans réformes structurelles des taxes, le secteur va piquer du nez 

Cependant, sans une réforme structurelle des taxes et redevances aéroportuaires, ces efforts risquent de rester insuffisants. Une récente étude de la Banque mondiale souligne que pour recouvrer les coûts des infrastructures, les taxes d’aéroport pèseront significativement dans les prix des billets, rendant nécessaire une analyse approfondie pour équilibrer financement des infrastructures et l’accessibilité des services. Une information qui démontre que la création d’une compagnie nationale ne suffit pas sans des garde-fous qui la rendent compétitive comme a pu le faire Dubaï avec Emirates. 

Pour dynamiser le secteur aérien et renforcer la compétitivité des aéroports gabonais qui ont vu le nombre de passagers augmenter de 8,2% au troisième trimestre 2024 selon les données de la note de conjoncture sectorielle, il est impératif d’engager des réformes visant à réduire les taxes et redevances aéroportuaires. Cela permettrait de diminuer le coût des billets, d’attirer davantage de passagers, de stimuler le tourisme et les échanges commerciaux, et de contribuer ainsi au développement économique du Gabon.