Gabon : le gouvernement enfin déterminé à doper le secteur agricole ?
Redynamisation de la filière cacao-café, exonération des intrants et du matériel agricole, création de zones agricoles à forte productivité, promotion et renforcement de la production agricole pour assurer la sécurité alimentaire, mise en place d’une stratégie de substitution des importations à moyen terme. Dans son Plan de développement, le gouvernement entend mettre un accent particulier sur le secteur agricole, jusque-là parent pauvre de notre économie.
En ouverture de l’atelier pour la redynamisation des filières cacao café ce mardi 13 février 2023, le ministre de l’Economie et des Participations, Mays Mouissi, l’a lui-même rappelé, avec l’avènement des industries pétrolières et minières, le secteur agricole a été délaissé. Résultat, certaines filières, autrefois productives, affichent aujourd’hui une déliquescence sans égal. Toute chose ayant conduit le gouvernement à envisager des mesures fortes.
Parmi les nombreuses mesures annoncées et attendues, “la promotion et le renforcement de la production agricole pour assurer la sécurité alimentaire”. Contenu dans le Pilier 2 du Plan national de développement pour la transition (PNDT), relatif à l’intensification de la stratégie de diversification de l’économie, ce renforcement de la production agricole devrait permettre à moyen terme d’augmenter la production agricole et mettre en place une stratégie de substitution des importations. Car c’est là où le bât blesse.
Plus de 275 000 tonnes de produits alimentaires importées pour près de 500 milliards par an
Avec des importations alimentaires en progression de 11% chaque année, le Gabon reste encore fortement tributaire des produits étrangers puisque 60% de la consommation alimentaire est importée. Le tout pour un montant colossal de plus de 450 milliards de FCFA par an. Il est donc plus qu’urgent de mettre en place une véritable stratégie agricole nationale, pour entre autres, faire baisser le déficit commercial estimé à environ 270 milliards de FCFA selon un rapport de l’Union Africaine.
Capable à la fois d’être un vivier d’emplois et de tirer l’économie vers le haut à travers des marchés de niche, le secteur agricole qui pourrait grandement profiter de l’importante réserve de terres arables (5,2 millions d’hectares), du climat propice à l’activité agricole qu’offre le pays avec une pluviométrie annuelle de 1450 à 4 000 mm5, devrait enfin bénéficier du regard avisé des autorités. Encore faudrait-il que ces derniers puissent joindre la parole aux actes.