Gabon: le gouvernement d’Ossouka Raponda veut paralyser l’économie
C’est le sentiment qui pourrait ressortir de la posture adoptée par le gouvernement dirigé par Rose Christiane Ossouka Raponda. En effet, malgré les cris d’orfraie des partenaires sociaux, cette dernière semble peu disposée à répondre aux revendications de ces derniers, laissant planer des doutes sur sa réelle volonté de s’arrimer aux instructions du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, qui a pourtant fait du dialogue social une priorité.
Si dans notre article intitulé Gabon: la globetrotteuse Ossouka Raponda reprend ses villégiatures en pleine crise sociale, nous revenions déjà sur la propension du chef du gouvernement à privilégier ses rencontres avec des personnalités étrangères, le dernier développement de l’actualité nationale laisse transparaître une incapacité pour l’actuel Premier ministre et son équipe de régler les crises que traversent actuellement plusieurs secteurs d’activités du pays.
En effet, depuis son arrivée à la primature le 16 juillet 2020, le gouvernement n’a jamais montré la moindre volonté d’aboutir à un apaisement du climat social qui, il faut le souligner, est en pleine ébullition. En effet, Rose Christiane Ossouka Raponda n’a jamais daigné échanger avec les partenaires sociaux, se bornant simplement à présider des réunions soit avec les membres de son gouvernement soit avec des responsables d’institutions.
Il faut souligner que depuis plusieurs semaines, le climat social est en totale ébullition. Outre la grève dans les régies financières qui paralyse littéralement l’économie du pays, depuis un peu plus d’un mois un mouvement de grève secoue le secteur de l’Education nationale. Une grève qui a donné lieu à une véritable passe d’armes entre les principaux syndicats du secteur et le ministère qui pour casser le mouvement s’est empressé d’annoncer des vacances scolaires anticipées.
Comme si cela ne suffisait pas, la crise sanitaire liée au covid-19, semble être gérée de manière unilatérale par le gouvernement Ossouka Raponda qui a récemment annoncé de nouvelles mesures de riposte. Une annonce qui n’a pas manqué de susciter une vague d’indignation au sein de l’opinion concernant notamment la fin de la gratuité des tests PCR et l’obligation de présentation d’un pass sanitaire pour accéder à des lieux publics. Des mesures jugées dangereuses par la société civile et de nombreux partis politiques qui en réponse ont appelé à une ville morte qui aura été quelque peu suivie sur l’ensemble du pays.
Mais au-delà de cette propension du premier ministre à négliger l’avis des partenaires sociaux, cette posture de Rose Christiane Ossouka Raponda laisse craindre des répercussions sur le plan économique. En effet, après la ville morte lancée par la société civile, plusieurs organisations de travailleurs à l’instar de la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA), du Syndicat national des établissements de crédits (SYNEC) ou encore du Syndicat national du personnel de santé (Synaps) ont appelé à une grève générale illimité dès le 23 décembre. Un mouvement qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses si jamais il est respecté.