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Gabon: le FMI s’inquiète de la viabilité de la dette au regard de la faiblesse des institutions

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Si la réponse à la question de l’engagement des autorités en faveur d’une consolidation budgétaire favorable à la croissance reste très attendue par le conseil d’administration du Fonds, au regard notamment de l’importance de reconstituer des marges budgétaires suffisantes, celle de la dette cristallise un peu plus les attentions. Et pour cause, entre chute brutale des cours du pétrole et faiblesse des institutions, cette dette évaluée à près de 80% du PIB demeure une préoccupation majeure.

En annonçant en juillet dernier la conclusion d’un accord élargi triennal avec les autorités gabonaises, sur la base d’un nouveau mécanisme élargi de crédit (MEDC) après celui courant sur la période 2017-2020, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme concernant notamment la viabilité de la dette gabonaise. Il faut dire que bien plus que son montant abyssal, c’est sa gestion qui inquiète.

En effet, outre la forte volatilité actuelle des cours des matières premières qui a d’ores et déjà contraint les autorités à revoir à la baisse leurs prévisions, c’est la « faiblesse des capacités institutionnelles et le paysage politique divisé à l’approche de l’élection présidentielle de 2023 » qui interrogent les administrateurs du Fonds. Toute chose qui, au regard de l’urgence et de l’incertitude autour de la covid-19, pourrait « retarder la mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 », présenté comme la solution ultime pour remettre l’économie sur les bons rails. 

Outre ses inquiétudes liées à la faiblesse des capacités institutionnelles, c’est  l’accumulation récente d’arriérés qui semble également constituer pour le Fonds « la grande incertitude », au même titre que la tendance aux engagements excessifs mise en évidence lors de l’accord élargi de 2017 et la faible dynamique de la croissance qui pourrait causer une détérioration de la viabilité de la dette. Autant d’éléments qui concourent à affaiblir la position du Gabon, même si au final sa solvabilité n’est pour l’heure pas remise en cause. 

Néanmoins, en vue d’améliorer la viabilité de la dette, tout en protégeant la croissance, l’environnement et les personnes les plus vulnérable, l’exécutif aurait tout intérêt à procéder le plus rapidement possible, à un assainissement des finances publiques, une amélioration du cadrage et de la gestion du budget, un renforcement de la gestion de la dette publique, tout en misant fortement sur l’assurance de la stabilité du secteur financier, l’inclusion financière et l’amélioration de la gouvernance. Autant de remèdes prescrits par le FMI dans son dernier rapport.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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