Gabon : le FDS érige la rigueur en stratégie électorale pour septembre 2025

À moins de deux mois des élections législatives et locales du 25 septembre prochain, le Front Démocratique et Socialiste (FDS) s’est réuni, ce dimanche 3 août 2025, dans une salle comble à Nzeng-Ayong pour un Conseil national qui se voulait décisif. Loin des rassemblements purement formels, cette rencontre a mis en avant un parti en ordre de marche, déterminé à incarner une alternative politique crédible à travers un mot d’ordre clair : la rigueur.

Un conseil national comme acte fondateur. Sous la présidence de Roland Nkeyi, les travaux ont été ouverts par Rebecca Placca, présidente du comité d’organisation, qui a planté le décor d’un moment « d’unité, de mobilisation et de clarification ». Évoquant les « défis immenses » du pays – crise sociale, désengagement citoyen, urgence environnementale – elle a insisté sur le rôle central des candidats du FDS, présentés comme « les artisans d’un changement profond » et non de simples noms sur un bulletin.

Cet appel à la mobilisation s’est voulu un message d’engagement adressé aux militants, considérés comme « la véritable force » du parti.

Une mécanique d’investiture sous contrôle

Le Conseil national des investitures, dirigé par Deidre Nehemy Moukandza, a présenté le processus interne comme un modèle de transparence et de cohérence politique. Cinq principes ont guidé les choix : représentativité équilibrée, cohérence programmatique, optimisation des chances de victoire, implication des structures locales et transparence absolue.

Les critères – engagement militant, ancienneté, compétences, respect des quotas – ont été appliqués avec un calendrier strict, vérification des dossiers à l’appui, auditions thématiques et arbitrage des éventuels conflits internes. « Chaque candidature validée est le fruit d’un processus traçable et impartial », a assuré Moukandza, présentant le FDS comme une formation attachée à une démocratie interne exigeante.

« Investir avec rigueur » : le credo présidentiel

Prenant la parole, Roland Nkeyi a élevé cette rigueur méthodologique au rang de philosophie politique : « Investir avec rigueur, ce n’est pas un slogan, c’est une exigence », a-t-il martelé. Pour lui, cette discipline collective est le socle d’une victoire durable, fondée sur « une gouvernance responsable, humaine et visionnaire ».

Son mot d’ordre à l’attention des candidats : « Ne laissons aucune place à l’improvisation, investissons avec rigueur et bâtissons la victoire, parce qu’elle est juste et nécessaire. »

Entre opposition et majorité : un positionnement singulier

Le secrétaire général du FDS, Anges Kevin Nzigou, a souligné la spécificité de la position du parti, situé dans l’orbite présidentielle tout en portant un projet propre : « Dans l’opposition, on affronte le pouvoir. Dans notre position, il faut parfois composer avec le pouvoir et l’opposition », a-t-il expliqué.

Pour lui, les candidats investis portent « une responsabilité nationale » et doivent aller chercher « l’accord du peuple » en s’appuyant sur un engagement désintéressé : « Personne ici n’a été payé pour venir », a-t-il glissé, en contraste avec certaines pratiques reprochées à d’autres formations.

Une campagne pensée comme une rupture

Le FDS se présente ainsi comme une force politique désireuse de rompre avec le « recyclage » qui caractérise souvent la vie publique gabonaise. Sa stratégie, ancrée dans les territoires, se veut méthodique, inclusive et transparente.

Avec un processus d’investiture qui doit s’achever le 4 août, le parti entend aborder les scrutins de septembre avec une organisation maîtrisée et une vision claire : incarner, par la rigueur et la discipline, une alternative capable de fédérer au-delà de ses rangs et de s’imposer comme une véritable force de gouvernance.