Gabon : le cri d’alarme de Martial Idoundou contre le poison du tribalisme

Dans un plaidoyer poignant publié sur sa page Facebook, l’ancien journaliste du Quotidien L’Union, Martial Idoundou, aujourd’hui collaborateur aux Échos du Nord, interpelle directement le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, sur l’urgence d’une lutte frontale contre le tribalisme. Un mal qui, selon lui, freine l’ascension professionnelle de nombreux jeunes Gabonais brillants, réduisant à néant les talents dont le pays a pourtant besoin.
Une histoire personnelle comme réquisitoire. S’appuyant sur son parcours et celui de son père, Idoundou illustre ce que l’ouverture aux autres peut produire de meilleur. Il rappelle qu’un instituteur galoa avait « recueilli » son père, Punu de Mamungi, fils de paysans analphabètes, pour lui permettre de décrocher son Certificat d’études primaires et amorcer une carrière de fonctionnaire colonial dès 1958.
Lui-même, jeune journaliste en 2002, bénéficie de la confiance d’un Akélé, Vincent Mavoungou Bouyou, qui lui ouvre les portes de la profession et, plus tard, de celle d’un Boungom, Albert Yangari, qui le promeut chef de service malgré les tentatives de dénigrement de certains collègues. « Est-ce que la vie de mon père et la mienne auraient été les mêmes si ces hommes avaient regardé notre ethnie plutôt que notre valeur ? », s’interroge-t-il, ému.
Un appel au sommet de l’État
Aujourd’hui, constate-t-il, « beaucoup de gens brillants n’arrivent pas à décoller, parce qu’ils ne sont pas des ethnies des décideurs ». Une réalité qu’il qualifie de perte sèche pour la nation, qu’elle ait ou non financé leur formation.
En filigrane, son message est clair : tant que le tribalisme guidera les choix de recrutement et de promotion, le Gabon se privera d’un réservoir de compétences vitales. En appelant le président Oligui Nguema à mener une « guerre » contre ce fléau, Idoundou transforme son témoignage en un réquisitoire cinglant contre une injustice sociale et politique persistante.
GMT TV