Gabon: le Covid-19 va-t-il éclipser la journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida?
Le 1er décembre 2021 va marquer la journée mondiale du SIDA (JMS). Alors que le gouvernement gabonais, notamment le ministère de la Santé, semble focaliser son attention sur la lutte contre le covid-19, à l’approche de la JMS, l’opinion se demande s’il y aura un engouement autour de cette journée qui sera célébrée sous le thème « mettre fin aux inégalité, mettre fin au Sida, mettre fin aux pandémies ».
La pandémie de Sida ne s’est pas arrêtée pendant le covid-19, elle n’est pas derrière nous. Au contraire, elle fait encore des centaines de milliers de victimes dans le monde, en Afrique et au Gabon. Sa menace plane toujours sur l’humanité 40 ans après le signalement des premiers cas de sida. Aujourd’hui, l’engagement de mettre fin au Sida à l’horizon 2030 est en retard. Selon l’ONUSIDA, le programme commun des Nations-unies sur le VIH/Sida, « ce retard n’est pas imputable à un manque de connaissances ou d’outils pour vaincre le sida, mais à des inégalités structurelles qui entravent les solutions efficaces de prévention et de traitement du VIH ».
Dans le cas du Gabon, Françoise Ndayishimiye, la directrice nationale de l’ONUSIDA au Gabon a relevé quelques écueils entravant les efforts de lutte contre le Sida au niveau national. Lors d’un échange avec les femmes et les hommes de médias le 12 novembre, elle a noté entre autres des inégalités économiques et sociales. « La majorité des personnes vivant avec le VIH/Sida au Gabon sont des personnes à faibles revenus », a révélé Françoise Ndayishimiye. Elle a de ce fait soulevé la problématique de la prise en charge des examens de la charge virale par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).
On note également la problématique des financements nécessaires pour mieux répondre à la pandémie du Sida. Selon un point sur les investissements liés au VIH/Sida de 2007 à 2014 émanant de la Direction générale de la prévention du Sida (DGPS), détaillé à la presse, après avoir atteint un pic en 2012 (6,278 milliards de FCFA), les financements des activités du VIH/Sida, tant publics qu’internationaux, connaissent une baisse significative. Selon l’évolution des dépenses, en 2014 les financements étaient de l’ordre de 2,692 milliards de FCFA pour les financements publics contre 235 millions à titre de financements internationaux. Lors du récent sommet régional sur le VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest et du Centre, le ministre de la Santé, le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, a plaidé pour un un accès du Gabon au Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.
Lutter contre les inégalités est essentiel pour éradiquer le Sida. Au Gabon, de nombreuses inégalités demeurent encore, en dépit des progrès déjà accomplis dans la lutte contre le Sida. Le covid-19, depuis son apparition a cristallisé l’attention du gouvernement. On note des disparités au niveau de la lutte contre les différentes pandémies au Gabon. A l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le Sida le 1er décembre prochain, le gouvernement est fortement attendu sur fond de décisions pour lutter efficacement contre le VIH/Sida.