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Gabon : le coefficient unique, nouvelle pomme de discorde à l’école

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La rentrée scolaire 2025-2026 s’ouvre sur un débat inattendu : la décision d’uniformiser les coefficients des matières à « 1 ». Entre défenseurs de la tradition des disciplines majeures et partisans d’une approche égalitaire, les avis s’entrechoquent dans les établissements et au sein de l’opinion.

À Libreville comme à l’intérieur du pays, la réforme voulue par le ministère de l’Éducation nationale fait déjà couler beaucoup d’encre. Finis les coefficients jugés « nobles » pour les mathématiques, le français ou la physique-chimie : désormais, le sport, l’histoire-géographie ou l’éducation artistique auront le même poids dans la moyenne générale.

Héritage contre pédagogie

Du côté des opposants, l’indignation est vive. Adrien, parent d’élève, fustige une réforme qui selon lui vise à « réduire artificiellement l’échec scolaire ». « Les enfants vont uniformiser leurs efforts, prévient-il. Pourquoi passer plus d’heures en maths ou en français si ça ne rapporte pas plus de points ? Demain, on criera que nos enfants manquent de compétences scientifiques. »

Même son de cloche pour Geoffrey Foumboula, qui alerte sur les distorsions qu’entraîne cette logique : « Maths 16 et 2 en sport donnent une moyenne de 9/20 : c’est le redoublement. Mais 2 en maths et 18 en sport donnent 10/20 et permettent de passer en classe supérieure. Ce n’est pas sérieux ! »

Une vision plus inclusive de l’école

Face à ces critiques, les défenseurs du coefficient unique plaident pour une vision plus globale de l’éducation. Hans, enseignant du secondaire, répond : « L’école ne doit pas fabriquer des génies en maths et des cancres en sport, ni l’inverse. Elle doit permettre à chaque apprenant d’exceller dans son domaine. Depuis cinquante ans, on privilégie les sciences, mais le déficit en formation scientifique demeure. Peut-être faut-il changer de méthode. »

Entre deux camps irréconciliables, un constat s’impose : cette rentrée marque un tournant dans la manière de concevoir l’école au Gabon. Reste à savoir si l’expérience de l’uniformisation des coefficients tiendra ses promesses… ou accentuera la fracture entre disciplines « utiles » et matières jugées secondaires.

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