Gabon : le CNEF juge la croissance de 3 % insuffisante et vise 6,5 % en 2026
Réuni à Libreville au siège de la BEAC, le Comité national économique et financier (CNEF) a estimé que la croissance enregistrée en 2025, autour de 3 %, demeure insuffisante au regard des ambitions du Gabon. Sous la présidence du ministre d’État Henri-Claude Oyima, l’instance fixe désormais un cap clair : atteindre 6,5 % de croissance en 2026, en misant sur l’investissement, la discipline budgétaire et la lutte contre l’informel.
Réuni en session ordinaire à Libreville, au siège de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le Comité national économique et financier (CNEF) a passé au crible la situation macroéconomique du Gabon. Autour de la table, ministres sectoriels, administration économique et représentants du patronat ont partagé un constat sans détour : avec une croissance estimée à environ 3 % en 2025, l’économie gabonaise avance, mais trop lentement.
Présidant les travaux, le ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, Henri-Claude Oyima, a souligné que ce rythme reste « insuffisant au regard des ambitions du pays », appelant à un changement d’échelle dès 2026. L’objectif est désormais aligné sur la loi de finances récemment adoptée : porter la croissance à 6,5 % l’an prochain.
Un cap économique assumé pour 2026
Pour atteindre cette trajectoire, le CNEF entend identifier et activer des mécanismes capables de soutenir durablement l’activité. « Il s’agit de créer de la richesse pour le pays et de baisser la pauvreté », a martelé Henri-Claude Oyima, insistant sur la nécessité d’un investissement public et privé plus efficace.
Concrètement, le comité a évalué la soutenabilité du financement des projets inscrits au budget 2026, tant dans le secteur public que privé. Les échanges ont également porté sur l’exécution budgétaire, avec une distinction claire entre les dépenses maîtrisées et celles jugées plus fragiles, afin d’éviter les dérives constatées par le passé.
Informel, bureaux de change et discipline financière
Autre point saillant des discussions : la place de l’informel dans l’économie, notamment dans le secteur des bureaux de change. Le marché de Mont-Bouët a été cité comme illustration d’un « commerce d’argent » non structuré. « Nous mettons en place des mécanismes pour freiner cette activité et la réserver aux acteurs agréés », a indiqué le ministre d’État, évoquant un durcissement de la régulation.
La session a également abordé des questions institutionnelles, notamment l’élargissement du CNEF, la nouvelle réglementation de la Commission bancaire sur l’indexation des clients à l’échelle sous-régionale, ainsi que l’intégration des Caisses de dépôts et consignations dans le périmètre de la supervision bancaire.
Une croissance à transformer en résultats sociaux
Au terme des travaux, le message est clair : 2026 doit marquer un tournant. Pour le CNEF, la croissance ne saurait être une fin en soi. Elle doit se traduire par une amélioration tangible des conditions de vie, une réduction de la pauvreté et une économie plus inclusive.
Reste désormais à transformer cette ambition en résultats concrets. La crédibilité de la trajectoire économique gabonaise se jouera sur la capacité de l’État à exécuter efficacement son budget, à mobiliser l’investissement privé et à assainir durablement les circuits financiers.








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